La santé des ESI en question | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 259 du 01/10/2017

 

Actualités

Pascale Thibault  

Rapport En septembre 2017, la Fnesi a publié les résultats d’une concernant la qualité de vie des étudiants en soins infirmiers (ESI).

Ce rapport, intitulé “Mal-être des étudiants en soins infirmiers : il est temps d’agir”, donne les résultats d’une enquête diffusée entre février et avril 2017, via les réseaux sociaux, Internet et la presse. 14 055 réponses ont été exploitées, issues de 18 régions (métropole et outre-mer) assurant la représentativité territoriale, 14,5 % de l’ensemble des étudiants. Les résultats portent sur :

• la précarité : 76,5 % des étudiants disent être obligés de travailler, dont près de 22 % ont un travail hebdomadaire. 51,6 % des étudiants estiment que le fait de devoir travailler a un impact négatif sur leurs études, le travail hebdomadaire s’ajoutant aux heures de stage ou de cours (35 heures par semaine) et au travail personnel que la formation implique (17,7 % pour la population étudiante générale) ;

• le renoncement aux soins médicaux : les étudiants sont 50,6 % à y renoncer, près de 19 % se déclarent en mauvaise, voire très mauvaise santé. Plus de 40 % ne font pas de sport, plus de 66 % ont une mauvaise qualité de sommeil, et 7,8 % ont recours à des somnifères depuis leur entrée en formation ;

• les comportements à risque : 21,7 % déclarent être consommateurs de substances illicites. Des comportements à risque émergent chez 31,5 % des ESI depuis leur entrée en formation : conduite en état d’ivresse, rapports sexuels non protégés, consommation d’alcool ou de drogue ;

• l’émergence d’un mal-être psychologique : 52,5 % estiment que leur santé psychologique s’est dégradée, ce chiffre atteint 62,3 % en 3e année ;

• la maltraitance, le harcèlement : 36,5 % ont eu la sensation d’être victimes de discrimination depuis le début de leur formation.

Le Cefiec a réagi à la publication de l’enquête. S’il apporte son soutien aux étudiants, il fait égalemnt des propositions complémentaires. Souhaitons que les parties en présence puissent travailler en collaboration pour une amélioration de la qualité de réalisation des études en soins infirmiers. Comme le met en évidence l’analyse des résultats, les causes du mal-être des ESI sont multifactorielles et nécessitent que tous les aspects de la situation soient traités.