Le projet santé d’Emmanuel Macron - Objectif Soins & Management n° 256 du 01/05/2017 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 256 du 01/05/2017

 

Actualités

Claire Pourprix  

Gouvernement Emmanuel Macron, élu président de la République le 7 mai dernier, a martelé pendant sa campagne ses trois objectifs en matière de santé : la prévention, l’accès aux soins et la soutenabilité financière. Retour sur son programme.

Dans le matériel de vote reçu dans nos boîtes aux lettres, le résumé du programme de l’ex-candidat du mouvement En Marche !, sorti vainqueur des urnes le 7 mai dernier, le chapitre “Faire plus pour notre santé” annonce un investissement massif et une réorganisation de l’hôpital, le doublement des maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux et l’emploi d’une auxiliaire de vie scolaire pour chaque enfant en situation de handicap.

Tout au long de sa campagne, Emmanuel Macron a expliqué vouloir renforcer l’amont et l’aval du système de santé pour améliorer son organisation, et notamment le fonctionnement de l’hôpital, “pilier” du système. Pour ce faire, il a identifié trois défis à relever en matière de santé : la prévention, l’accès aux soins et la soutenabilité financière. Le tout, appuyé par un plan d’investissement de 5 milliards d’euros et une vision à long terme, avec un objectif national de dépenses d’Assurance maladie à cinq ans pour éviter de faire des « économies de bout de chandelle année après année ». En matière de prévention, Emmanuel Macron prévoit par exemple que 40 000 étudiants en santé interviendront dans des écoles et entreprises dans le cadre d’un service sanitaire de trois mois. La rémunération des médecins de ville sera revue pour les inciter à faire de la prévention.

Pour favoriser l’accès aux soins, il annonce une prise en charge à 100 % des lunettes, prothèses dentaires et auditives pour 2022 sans augmentation du prix des mutuelles, un renforcement du droit à l’oubli et le tiers payant généralisable (et non généralisé). Il promet également de renforcer « l’attractivité des métiers de santé de soins primaires » et de donner « davantage d’autonomie aux hôpitaux en diversifiant les modes de rémunération des professionnels et les modes de financement des hôpitaux, dans un cadre sécurisé nationalement ». Le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé sera porté à 2 000 dans cinq ans. « Le projet que je porte encourage l’accès de tous aux soins. Je m’engage à ce qu’il n’y ait aucun déremboursement de soin utile durant mon quinquennat », a-t-il déclaré lors de son meeting à Nevers (Nièvre), le 6 janvier dernier. Il propose en outre de relever le numerus clausus, est favorable à la baisse des prix des médicaments coûteux et à la vente de médicaments à l’unité.

Décloisonner le système de santé

Enfin, pour atteindre son troisième objectif, Emmanuel Macron veut renforcer la pertinence des soins grâce à plus de transparence pour les usagers, une meilleure formation des professionnels de santé, le décloisonnement du système de santé avec un déploiement des groupements hospitaliers de territoire, une diversification des modes de financement des établissements de santé de soins et l’encouragement à la coordination des soins. Il a expliqué, lors de son intervention le 21 février dernier : « Ce que je propose, c’est de déplafonner à 50 % la tarification à l’activité pour les hôpitaux et donc de permettre que l’on ait un financement qui s’équilibre progressivement avec des rémunérations plus pertinentes, de renforcer l’autonomie des hôpitaux, de décloisonner le médical et le médico-social et d’élargir les groupements de territoire également au privé pour avoir en amont de l’hôpital une meilleure organisation de l’offre de soin, ce qui permet d’éviter que tout le monde converge vers l’hôpital, ce qui est non seulement une source de désorganisation mais aussi une source de coûts. » Il a par ailleurs rappelé qu’il ne prévoit pas de suppression de postes dans la fonction publique hospitalière.

Emmanuel Macron s’est également prononcé pour une évolution des métiers de la santé (pratiques avancées, adaptation des formations et ouverture de doctorats pour les paramédicaux). Et est favorable au soutien des start-up et de l’innovation dans le domaine de la santé pour répondre aux enjeux de la médecine de demain.