Plus jamais ça ! - Objectif Soins & Management n° 249 du 01/10/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 249 du 01/10/2016

 

Actualités

Françoise Vlaemÿnck  

Burn-out En hommage aux cinq infirmières qui se sont suicidées cet été, dont quatre sur leur lieu de travail, la Coordination nationale infirmière (CNI), qui tenait ses universités d’été à Martigues (Bouches-du-Rhône), a observé une minute de silence. Le syndicat réclame toute la lumière sur ces drames et exige des mesures immédiates pour améliorer les conditions de travail et mieux prévenir les risques psychosociaux.

Cadre de santé, « sur trois postes », à Salon-de-Provence, Catherine a tenu à être présente au rassemblement initié par la CNI pour rendre hommage à ses cinq collègues infirmières qui ont mis fin à leurs jours durant l’été. Elle témoigne également du mal-être soignant. « Aujourd’hui, les infirmières sont en perte d’identité professionnelle et de sens. L’humain disparaît peu à peu de nos hôpitaux. Maintenant, on est dans la rentabilité, l’efficience », confie-t-elle. Mines sombres et brassard noir sur leur blouse blanche, une cinquantaine d’infirmières se sont rassemblées le 14 septembre dernier à Martigues, en marge des universités d’été du syndicat qui y débutaient.

« Nous sommes réunis pour rendre hommage à nos collègues décédées et témoigner de notre solidarité à leur famille. Avec l’exigence que toute la lumière soit faite sur ces drames et que des mesures soient prises pour que cela n’arrive plus jamais », a déclaré Nathalie Depoire, présidente de la CNI. Après une minute de silence, plusieurs soignants se sont couchés au sol pour former un SOS géant, exprimant ainsi la souffrance et la douleur de la profession. « Il y a urgence à ce que les pouvoirs publics réagissent, des vies sont en jeu. Des vies de patients et des vies de soignants », insiste Nathalie Depoire. « En 2012, un plan pour prévenir les risques psychosociaux a été présenté par le ministère de la Santé ; l’intention était bonne mais nous sommes en 2016 et il n’y a toujours rien de concret », ajoute-t-elle.

Pour la présidente, il faut revenir sur les causes du mal : diminution des effectifs, réduction des temps de transmission et plans d’économies drastiques qui impactent directement les salariés. La CNI exige également qu’un ratio infirmière/patient prenant en compte la complexité de la prise en charge dans les services soit rapidement mis en place.