Le plaisir dans le soin : ne pas en parler, le pratiquer ! - Objectif Soins & Management n° 247 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 247 du 01/06/2016

 

Actualités

Carine Chausson  

Autre regard Halte à la morosité ! C’est le message de Katia Prat, cadre formateur au centre hospitalier universitaire de Strasbourg, et Clémence Pignet, Esi à Strasbourg. Il faut arrêter de parler de tout ce qui va mal à l’hôpital et laisser place à la pensée positive. Elles ont décidé d’aborder un sujet, au dernier Salon Infimier, encore tabou : le plaisir dans le soin.

Pour que les soignants puissent se construire et évoluer avec un sentiment d’efficacité personnelle, il faut oser aborder la notion de plaisir dans le soin. « Le plaisir ne vient pas de la chance ni du miracle, c’est un choix par rapport aux actions menées. C’est une réalité à réinventer qui nécessite un effort à fournir au quotidien », déclarent Katia Prat et Clémence Pignet en préambule à leur intervention. Les deux soignantes ont mené une étude sur la notion de plaisir dans le soin. Un plaisir qui se décline sous trois formes :

• l’approche endémonique, qui fait appel aux composantes affectives. Le soignant agit ici en fonction de ses valeurs, ce qui induit un sentiment d’utilité et de valorisation ;

• l’approche hédonique, où le soignant agit en fonction de ses attributions, en prenant la responsabilité de ses actes. Il en découle une vie professionnelle plaisante, significative tout en étant engagée ;

• l’authenticité, où aimer ce que l’on fait est le plus important. Les valeurs professionnelles du soignant sont ici en accord avec ses valeurs personnelles. Il en résulte une notion de liberté : au-delà du mimétisme, le soignant s’approprie sa fonction et innove.

Ces trois approches sont des leviers de motivation, générateurs de dynamisme et de créativité dans les soins. « Cela nous prouve que le plaisir au travail construit à part entière », affirme Katia Prat, avant d’ajouter : « Et le plaisir est contagieux et communicatif ! C’est le principe de l’effet papillon : un soignant qui prend plaisir au travail procurera du plaisir à ses patients et également à ses collègues. »