L’universitarisation au cœur des journées d’études du Cefiec - Objectif Soins & Management n° 247 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 247 du 01/06/2016

 

Actualités

Élodie Auffray  

Avenir L’association, qui regroupe 385 instituts de formation, veut faire entendre sa voix dans les grands chantiers en cours. Un point sur les Journées du Cefiec, qui se sont déroulées début juin à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Placées cette année sous le thème de l’innovation, les journées d’études du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), qui se sont tenues à Saint-Malo début juin, n’ont pas manqué de matière à débattre. Après une journée dédiée aux nouvelles pratiques pédagogiques, le Cefiec s’est penché sur les changements à l’œuvre dans la profession : universitarisation, réformes de gouvernance, instauration de la pratique avancée, formation des tuteurs… Entre la loi Touraine, promulguée en janvier, et la Grande Conférence de la santé, en février, « 2016 est une année faste en matière d’innovation », a souligné Évelyne Belliard, qui représentait le ministère de la Santé.

Mais ces nouveautés suscitent nombre d’interrogations. Comme la création des Groupements hospitaliers de territoire (GHT). La loi Touraine stipule que l’établissement support du groupement assurera la coordination des instituts de formation rattachés. « Nous avons déjà beaucoup de tutelles. Entre les GHT et le redécoupage des régions, on a l’impression que ça se complexifie encore davantage », a pointé la présidente du Cefiec, Martine Sommelette. L’universitarisation, objectif réaffirmé dans la feuille de route issue de la Grande Conférence, lève également beaucoup de questions. « L’intégration aux universités retient toute notre faveur, sans toutefois leur laisser l’exclusivité du pilotage pédagogique et de la gouvernance », a plaidé Martine Sommelette. Le Cefiec, a-t-elle exposé, revendique à la fois « une formation par les pairs, avec alternance intégrative » et une « poursuite de l’universitarisation, avec la création d’un département des sciences de la santé, dont les sciences infirmières ». Invité à conclure les débats en tant que grand témoin, le sociologue François Dubet a mis en garde : « Le mouvement qui pousse vers l’université me paraît inévitable. Mais le modèle vers lequel il faudrait s’orienter, c’est celui d’une école professionnelle dans l’université. Vous êtes les rois d’une formation professionnelle, il ne faudrait pas que vous deveniez les prolétaires du système universitaire. »