Enfin adoptée, la loi de santé reçoit un accueil mitigé - Objectif Soins & Management n° 242 du 01/01/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 242 du 01/01/2016

 

Actualités

Claire Pourprix  

Profession Le projet de loi de modernisation de notre système de santé a été définitivement adopté à l’Assemblée nationale le 17 décembre. Le point sur les avancées pour le monde hospitalier.

Les discussions engagées en septembre 2013 ont abouti près de deux ans plus tard à l’adoption de la loi de santé, dite “loi Touraine”. Visant à garantir un accès aux soins équitable, elle « s’articule en trois axes : le renforcement de la prévention, la réorganisation autour des soins de proximité à partir du médecin généraliste, le développement des droits des patients ».

Reconnaissance des infirmiers

L’Ordre national des infirmiers – que la loi a failli supprimer ! –, salue la reconnaissance du rôle et de l’évolution des infirmiers. La loi reconnaît en effet l’exercice en pratique avancée de la profession. « La création de ce “nouveau métier” de niveau master constitue une réponse appropriée aux besoins croissants des patients chroniques en même temps qu’il ouvre des perspectives d’évolution importantes pour les infirmiers », déclare l’Ordre national des infirmiers.

L’infirmière scolaire gagne également en autonomie en matière de prévention, de dépistage et de traitement dans le domaine de la santé sexuelle, dans le cadre du renforcement de la prévention et de l’éducation pour la santé.

Quid des infirmiers de premier recours ?

En revanche, l’Ordre national des infirmiers s’inquiète de la place accordée aux infirmiers de premier recours dans la nouvelle organisation des soins de proximité, qui crée des communautés professionnelles de territoire de santé selon une logique « technocratique et médico-centrée des soins ».

La Fédération hospitalière de France, critique du texte à bien des égards, estime que les groupements hospitaliers de territoire constituent une avancée majeure « qui devra se traduire pour nos concitoyens par une meilleure cohérence de l’offre de soins et le renforcement de son efficience et, pour les équipes hospitalières, par des projets médicaux qui donneront encore plus de sens à leur engagement ».

Contestations

La Fédération de l’hospitalisation privée regrette que la loi n’ait pas atteint ses objectifs et qu’elle « laisse derrière elle un monde sanitaire durablement divisé ».

Les opposants n’ont d’ailleurs pas dit leur dernier mot : le 22 décembre, Les Républicains ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la généralisation du tiers payant et le paquet de cigarette neutre.