Les attentats perpétrés le 13 novembre ont été d’une rare violence. Les professionnels ont montré leur efficacité, que ce soit dans la prise en charge des très nombreux blessés comme dans la gestion de l’urgence ; une mobilisation unanimement saluée. Et quand Marisol Touraine annonce le versement d’une prime exceptionnelle, « notamment destinée à financer des mesures exceptionnelles de gratification des personnels ayant participé à la prise en charge des victimes », dont la mobilisation a été « remarquable », précise le communiqué, le Syndicat national des professionnels de santé note l’amère parallèle : « Marisol Touraine nous fait l’aumône tandis que Martin Hirsch nous fait les poches », rappelant que « le projet Hirsch sur l’organisation du travail, c’est 30 millions d’économies sur le dos du personnel en 2016 »… Et que dire de la loi de santé, à peine reportée en raison des attentats, lui permettant de rebattre les cartes qui “fâchent” sans entendre la voix de la rue, État d’urgence oblige … Les infirmiers, les cadres de santé, les médecins parlent des soins spécifiques liés aux armes à feu, mais aussi de la souffrance psychologique : des blessés, qui verront, pour certains d’entre eux, les traces de ces attentats chaque jour sur leur corps ; des rescapés, des familles, qui devront mettre des mots sur leurs maux, leurs angoisses, leurs peurs, leurs traumatismes ; des soignants qui devront également vivre avec ces « souvenirs qu’on n’oublie pas »… Pour tous ceux qui ont été confrontés directement aux attentats, il va falloir du temps. Du temps et de l’aide, afin de pouvoir prétendre un jour retrouver un nouveau souffle.