Les directeurs des soins dans l’ambivalence - Objectif Soins & Management n° 240 du 01/11/2015 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 240 du 01/11/2015

 

Actualités

Danielle Julié  

Profession Enjeux territoriaux, évolution de la fonction, défaut d’attractivité du corps professionnel, etc., tels ont été quelques-uns des points abordés par les 400 congressistes réunis mi-octobre à Arcachon (Gironde) pour les 13es Journées nationales d’étude des directeurs des soins. L’occasion aussi de fêter cette année les quarante ans de la profession.

À en croire les échanges lors des dernières journées de l’Association française des directeurs des soins (AFDS) qui ont marqué les quarante ans de la profession, le développement des futurs Groupements hospitaliers de territoire (GHT), inscrit dans le projet de loi de santé, devrait être un levier permettant une évolution probable de la fonction de directeur des soins.

Vers une évolution statutaire

« Une opportunité dont les directeurs des soins doivent se saisir » afin notamment de s’en « servir d’argument à une légitime reconnaissance de leurs responsabilités dans le cadre d’une évolution statutaire », a même suggéré Michèle Lenoir-Salfati, la sous-directrice des ressources humaines du système de santé (RH2S) à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Une reconnaissance qui, dans les faits, attend en effet toujours sa traduction formelle d’où, selon Stéphane Michaud, le président de l’AFDS, « la situation d’ambivalence dans laquelle se retrouve [notre] profession » alors même qu’elle est pleinement légitime et visible.

Des revendications annoncées

Tout en se réjouissant de cette opportunité au nom de l’AFDS, Stéphane Michaud n’a donc pas manqué de réaffirmer les revendications de l’association, à savoir : « Une grille indiciaire identique aux directeurs d’hôpital » et « la mise en œuvre d’un groupe de travail concernant la Commission de soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques (CSIRMT) afin de poursuivre la concertation du projet d’évolution de ses prérogatives qui n’est toujours pas effective à ce jour ». L’association souhaite en effet « la reconnaissance et l’officialisation d’une co-responsabilité directeur des soins/ directeur de Commission médicale d’établissement ».

Une attractivité qui reste fragile

Reste que, dans le même temps, comme l’a rappelé Stéphane Michaud, par ailleurs réélu pour trois ans, l’attractivité du corps « reste fragile ». Un constat partagé à l’unisson par la plupart des personnalités* conviées pour l’occasion, et pour lequel la responsable du bureau RH2S à la DGOS a décliné quelques propositions pour tenter d’inverser la tendance comme l’aménagement des modes de recrutement, l’évolution des épreuves au concours, le tour extérieur ouvert aux cadres, le raccourcissement du temps d’accès au grade suscitant au passage quelques remous au sein de l’assemblée.

Autant de pistes qui devraient impacter l’évolution de carrière des cadres supérieurs de santé et cadres de santé dans leur ensemble.

* Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF), Laurent Chambaud, directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), Michel Laforcade, directeur général de l’Agence régionale de santé Aquitaine…