Urgences : fermeront, fermeront pas ? | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 239 du 01/10/2015

 

Actualités

Claire Pourprix  

Territorialisation Alors qu’un rapport préconise la fermeture de services d’urgences, le gouvernement promet un accès aux soins d’urgence en moins de trente minutes.

François Hollande a annoncé 21 nouvelles mesures pour la ruralité, parmi lesquelles certaines en faveur de l’accès aux soins : création d’un millier de maisons ou de pôles de santé d’ici à 2017, signature de 1 700 contrats de médecins ruraux et accès renforcé aux urgences. « Pour garantir que tous les Français puissent être pris en charge en moins de trente minutes dans les situations les plus graves et urgentes, le gouvernement financera la formation à l’aide médicale d’urgence de 200 médecins correspondants du Samu supplémentaires par rapport aux 500 annoncés en mars, indique le rapport du comité interministériel aux ruralités du 14 septembre. De plus, il optimisera, en lien avec le ministère de l’Intérieur, les moyens héliportés de secours d’urgence. »

Dans le même temps, la carte des services d’urgences devrait être allégée. Le rapport sur “La territorialisation des activités d’urgences”, remis par le Dr Jean-Yves Grall au ministère de la Santé en juillet dernier, préconise la fermeture de 67 services en France, à savoir ceux dont l’affluence est inférieure à 10 000 personnes par an, d’après les données agrégées par Le Figaro à partir de la base de données Hospi Diag. « Selon les cas, certains services d’urgences à faible activité pourraient évoluer et être transformés en Centres de soins non programmés », précise le rapport. Il recommande aussi le développement des transports infirmiers interhospitaliers.

L’objectif de la “territorialisation” comporte quatre points : permettre un accès aux soins de qualité sur les territoires pour la population, établir des niveaux pour les structures prenant en charge les urgences, optimiser la ressource en compétences de médecin urgentiste et améliorer l’accessibilité de la prise en charge des patients ne relevant pas de l’urgence vraie. On dénombrait plus de 18 millions de passages aux urgences en 2013, soit un Français sur 3,5, alors que le ratio était de un Français sur huit en 1990.