Ordre et désordre infirmiers - Objectif Soins & Management n° 199 du 01/10/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 199 du 01/10/2011

 

Éditorial

Marie-Claude Moncet  

Sans ordre, quel avenir pour notre profession ? Pourquoi tant de réserve de la profession IDE face à son inscription individuelle à un Ordre ? De quelle peur s’agit-il ? Le problème de la cotisation étant dépassé, puisque ramené à un coût honorable, quelles sont ces frilosités entretenues par quelques-uns ? Ces questions reviennent sans cesse à mon esprit. Et il m’est nécessaire de défendre ce qui, pour moi, peut devenir un véritable levier et donner un puissant élan à nos professions infirmières. Un élan dont, nous le savons, nous avons tous besoin. Après plus de quarante ans de travail infirmier à différents statuts en fonction publique hospitalière, je peux assurer que les syndicats et les associations ont répondu à leurs missions, sans aucun doute, et qu’ils continuent à le faire dans le cadre qui leur est dévolu (conditions de travail, statuts, amélioration des techniques, etc.). Si les différents strates, disciplines et fonctions de la profession, créent une division, seul un Ordre infirmier peut jouer ce rôle fédérateur “rassembleur” par les élus de ses représentants au plus proche de chacun en département, région et – il le faut – en national. Cette reconnaissance ne peut venir que de la profession IDE elle-même, quels que soient les statuts, par une entité fédératrice dont la mission est centrée sur les niveaux de qualification, de formation, d’évaluation dans sa prestation en réponse aux besoins de santé publique. Une entité qui permet une “place” à part entière dans les niveaux décisionnels, juridiques et stratégiques.

Reconnaître la profession IDE, c’est la placer face à ses responsabilités, en répondre et vivre son autonomie pour une meilleure collaboration. Ce sont les missions de l’Ordre, en quelque sorte… Alors, réflechissez : quand l’Ordre ne sera plus, il sera trop tard pour se lamenter.