Management et résilience

De nombreux échanges ont permis d’aborder le concept et les applications en fonction du type d’usagers ou de professionnels et de mettre en avant de multiples initiatives. L’Anadessms(1) a pour vocation de capitaliser et de synthétiser les meilleures pratiques de terrain dans un objectif d’amélioration constante de services offerts aux usagers. C’est dans cette logique de décloisonnement et de mutualisation des compétences que ce premier congrès a été organisé.

Une thématique à multiples facettes

Magali Tassery, présidente de l’Anadessms, élève directeur d’établissement, a ouvert la journée et exposé les raisons du choix de la thématique. L’accompagnement des usagers des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux nécessite en effet que les acteurs s’adaptent au contexte social et législatif(2) en pleine évolution. Face aux contraintes, les professionnels doivent développer une résistance psychique.

Antoine Flahault, directeur de l’Ehesp, a rappelé l’aspect “social” de l’Ehesp qui prépare les futurs professionnels au service d’un public vulnérable. Comme l’a souligné Roland Ollivier, directeur de l’Institut du management et Inspecteur général des affaires sociales, ils devront modifier les contours de leur profil de poste en fonction des diverses tensions marquant leur environnement professionnel. Liées à des enjeux de qualité, de sécurité ou à la demande croissante des usagers de bénéficier d’une prise en charge satisfaisante, ces tensions peuvent également être renforcées par des événements plus exceptionnels. Pour les surmonter, l’ancrage dans des valeurs morales et éthiques, comme l’intégrité, l’honnêteté intellectuelle ou l’attachement au service public, est indispensable. Le responsable d’établissement, s’il a une connaissance appliquée des règles et intégré les rouages incontournables de la gestion, peut maîtriser les contours de son champ d’exercice, impulser la résilience sociale qui se construit avec les autres et permettre au groupe de réagir. Yann Andruetan, psychiatre, médecin chef adjoint à l’Hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon, a lui aussi insisté sur l’importance du collectif dans le processus de résilience et les bienfaits de l’expression pour désamorcer les sentiments après un événement.

Art et culture : un maillon indispensable ?

L’art et la culture sont entrés dans les établissements d’accueil et de soin en tant que moyens favorisant l’accompagnement, la reconstruction ou l’adaptation suite à un événement difficile. Le chant, la musique ont amené Dominique Spiess, fondatrice de l’association Culture et Hôpital, à mettre en place des programmes de formation en partenariat avec le Cnam, dans le cadre de sa mission de création de réseaux Culture, ville, santé Île-de-France. Pour Juliette Latron, formée à l’arthérapie, introduire les arts plastiques dans l’accompagnement des personnes en institution ou en maison de retraite est devenu son quotidien professionnel. Au CHU de Nancy, un projet de jardin thérapeutique “Art, Mémoire et Vie” est porté par des professionnels soignants du service de gériatrie, soucieux d’adapter au mieux les objectifs aux besoins des usagers. Autant d’initiatives allant dans le sens des propos échangés autour du concept de qualité associé à la résilience ou comment mettre la bienveillance au cœur des établissements.