Violences à l’hôpital, la place des cadres de santé - Objectif Soins & Management n° 196 du 01/05/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 196 du 01/05/2011

 

Actualités

DÉBAT → De la conduite à tenir devant un patient en crise à l’accompagnement d’un soignant victime, un colloque organisé le 14 avril à Paris par la Fédération hospitalière de France a été l’occasion de souligner l’importance du rôle des cadres dans les situations de violence.

Si la violence en milieu hospitalier a pu faire l’objet de récupération à des fins sécuritaires, il n’est reste pas moins que le phénomène fait partie d’une réalité quasi-quotidienne pour nombre de soignants. « Nous sommes partis du constat que la sécurité des personnels et des patients est indissociable », a souligné le Pr Enrique Casalino, chef de service des urgences de l’hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP) à Paris. « La prévention de la violence a été inscrite comme projet qualité du service. » Un travail collectif d’équipe a permis de dégager une philosophie générale, à savoir apaiser l’ambiance générale du service : valorisation de la gentillesse des soignants, information des patients, diminution de l’attente, réflexion sur l’accueil… « Les cadres n’ont plus de bureau dans le service. Quand ils sont présents, ils circulent et sont prêts à intervenir », a précisé Enrique Casalino. En cas de crise, voire d’agressions physiques, le cadre ou un médecin senior intervient immédiatement. D’autres mesures ont également été formalisées : débriefing systématique de l’équipe avec le cadre, accompagnement personnel en cas d’agression, procédures d’appel des forces de l’ordre…

Politique d’établissement à Besançon

Le CHU de Besançon a choisi d’aborder la question de la violence sous l’angle de l’amélioration des conditions de travail. Une commission violence a été créée au sein de l’établissement. Elle regroupe des délégués syndicaux et des représentants de la direction, les médecins du travail, mais aussi des cadres de santé de plusieurs services.

Suite aux travaux de cette commission pluridisciplinaire, plusieurs mesures ont été prises : déclarations des situations de violence par Intranet, recrutement de psychologues, formalisation de procédures sur les conduites à tenir pour les cadres soignants et les chefs de service… « Nous avons opté pour un dispositif gradué face à un patient violent : recadrage par le cadre ou le responsable médical, courrier de la direction, entretien avec le directeur puis dépôt de plainte », a expliqué Lydie Froment, DRH au CHU. D’autres établissements ont mis en place des observatoires locaux de la violence.

Conserver une trace des incidents

Les cadres sont en première ligne pour sensibiliser les soignants à signaler les actes de violence. « La traçabilité interne est nécessaire, l’administration ayant obligation de tout mettre en oeuvre pour assurer la sécurité de ces personnels », a rappelé Delphine Jaafar, avocate spécialisée dans le champ hospitalier. Plusieurs représentants de la justice ont insisté sur la nécessité pour un soignant de porter plainte en cas d’agression d’un patient. « La plainte est le moyen de faire comprendre à un patient que les soignants ne sont pas des défouloirs », a estimé Cécile Rackette, magistrate au ministère de la Justice. Les plaintes de soignants enregistrés au ministère de la justice restent cependant très rares.

brèves

à savoir…

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OPTION EFFICACITÉ

L’Assistance publique  – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), l’ARS Paca et l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé médico-sociaux) ont signé le 31 mars dernier un “contrat Performance”. Inscrit dans la démarche de restructuration de l’AP-HM amorcée il y a deux ans, ce contrat définit les objectifs à atteindre afin d’améliorer la qualité de prise en charge et d’accès aux soins des usagers, les conditions de travail et l’attractivité pour les professionnels, sans oublier l’équilibre financier pérenne de l’institution.

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SANTÉ EUROPÉENNE

L’Anap a aussi conclu un accord de partenariat avec son équivalent britannique, le National Health Service Institute for Innovation and Improvement le 5 avril dernier à Amsterdam. Ce type de partenariat permettra un échange de pratiques et la comparaison d’analyses de données afin de développer la performance de nos systèmes de santé.

PROGRAMME EUROPÉEN

HÉMOPHILIE

La journée mondiale de l’hémophilie, le 17 avril, a vu le lancement du programme Linx pour les jeunes patients. Venu de Belgique, adapté par Fidel’hem (Fédération des infirmières françaises de l’hémophilie et des maladies hémorragiques), Linx est un outil pédagogique pour mieux connaître et mieux vivre son hémophilie.