Formation : accueil réservé pour le rapport de l’Igas - Objectif Soins & Management n° 193 du 01/02/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 193 du 01/02/2011

 

Actualités

Joëlle Maraschin  

MISSION → À la différence des experts de l’Igas, qui ont rendu public le 21 janvier dernier leurs recommandations quant à l’évolution de la formation des cadres de santé, le Cefiec estime nécessaire de positionner l’ensemble des cadres de santé au grade master.

Le rapport de mission* de Michel Yahiel et de Céline Mounier “Quelles formations pour les cadres hospitaliers ?” contient pas moins de trente-huit recommandations pour « assurer durablement la capacité des cadres à remplir pleinement leurs fonctions ». Les experts préconisent certes un principe de “mastérisation” pour la formation des cadres de santé mais ils introduisent une hiérarchie selon le grade. Ainsi, les cadres suivraient une première année de formation reconnue par la validation de 60 crédits ECTS (système européen de transfert et d’accumulation de crédits), soit une première année de master. Les cadres de santé supérieurs devraient quant à eux détenir un master complet, soit 120 crédits ECTS.

Conventionnements avec les universités

Selon la mission, une telle approche supposera d’établir des partenariats approfondis entre Instituts de formation des cadres de santé (IFCS) et établissements d’enseignement supérieur. Les IFCS n’ont toutefois pas attendu ces recommandations pour se rapprocher des universités, et plus d’une trentaine de conventionnements avec des universités ont été recensés. « Nous estimons qu’un cadre de santé doit être positionné au grade de master avec 120 ECTS. Un master 1, cela ne veut rien dire, ça n’existe pas », souligne Joëlle Kozlowski, présidente du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) et directrice d’un Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) à Nevers.

Soucieuse par ailleurs d’une évolution de la formation des cadres de santé, la présidente du Cefiec rappelle que le métier des cadres de proximité s’est singulièrement complexifié au cours des années. « Dix mois de formation sont insuffisants », continue-t-elle.

La question des cadres de santé formateurs représente un autre point d’achoppement entre les experts mandatés par l’Igas et les représentants des professionnels de la formation.

Vers une alternance Ifsi-terrain ?

La mission propose en effet de revoir les modes d’exercice des formateurs en permettant des allers-retours entre périodes d’enseignements et fonctions opérationnelles.

Pourrait être ainsi instaurée une alternance régulière entre travail pédagogique et retour en établissement ou encore des temps partiels à raison par exemple d’un mi-temps dans chaque secteur. « Il ne semble ni souhaitable pour les intéressés, les élèves et le système hospitalier, ni possible, dans un contexte de raréfaction des ressources, de laisser perdurer […] des affectations de longue, voire de très longue durée sur des fonctions pédagogiques », souligne le rapport. Le Cefiec estime de son côté que chaque métier, y compris celui de formateur, doit être professionnalisé. Ainsi, un cadre de terrain qui passerait à la formation aurait besoin d’une formation complémentaire et réciproquement. « Un formateur a une fonction transversale. Et les élèves bénéficient quoiqu’il en soit d’une expérience de terrain à travers leurs nombreux stages », tient à préciser Joëlle Kozlowski. Enfin, la restructuration régionale recommandée par le rapport de l’Igas inquiète également le Cefiec. Les IFCS deviendraient en effet des instituts régionaux de management en santé, se limitant à un par région.

* Le rapport de l’Igas : http://lesrapports.ladocumentation francaise.fr/BRP/114000037/0000.pdf.