T2A : des progrès, mais… - Objectif Soins & Management n° 188 du 01/08/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 188 du 01/08/2010

 

Actualités

Sandra Serrepuy  

ÉVALUATION → Suite à l’instauration de la tarification à l’activité (T2A), les hôpitaux ont amélioré leurs méthodes de gestion mais l’organisation du travail reste à optimiser.

Une étude réalisée sur près d’un an et demi à la demande du Comité d’évaluation de la tarification à l’activité a permis d’évaluer les effets de l’introduction de la T2A sur les modes d’organisation et de fonctionnement des établissements de santé.

Durant cette période, huit établissements ont été suivis, révélant une tendance des hôpitaux à rechercher une amélioration de la gestion, au travers de l’utilisation de tableaux de bord, d’indicateurs, de comptes de résultat analytiques ou encore de fiches de préparation de l’EPRD (État des prévisions de recettes et de dépenses).

Des logiques de responsabilisation

L’étude relève en outre une « tendance à développer des logiques de responsabilisation », au travers notamment de contrats annuels de pôle, « qui définissent de manière concertée des objectifs de progression, des moyens associés, et les modalités de reconnaissance de l’atteinte de ces objectifs ».

Difficultés de la mise en application de la T2A

Cependant, cette dynamique d’amélioration de la gestion ne s’accompagne pas systématiquement d’une réorganisation profonde de l’organisation du travail, comme on aurait pu l’attendre. Le suivi des huit établissements a en effet permis de constater que si le principe de la tarification à l’activité est assimilé, sa mise en application et sa lecture restent complexes. Les difficultés viennent du grand nombre de GHS (groupes homogènes de séjour), mais aussi de la possibilité de se voir octroyer des recettes complémentaires à l’instar des Migac (missions d’intérêt général). Sans compter la difficulté de la communauté médicale à se saisir de la notion de “médico-économie” : « S’ils voient bien comment les préoccupations économiques sont à l’origine de ces changements, ils [les médecins, ndlr] ont beaucoup plus de mal à percevoir le lien avec leur activité médicale et à discerner leur intérêt à agir. ».

Des complications ?

Enfin, la version 11 de la T2A pourrait avoir compliqué un peu plus la donne, introduisant des changements dans les règles de classement des séjours, selon le niveau de sévérité du cas considéré. « Elle recentre à nouveau le dialogue entre gestionnaires et médecins sur les seuls enjeux financiers, au détriment probablement des efforts sur l’organisation. »

brèves

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ANTILLES

PARIS DÉBLOQUE 200 000 EUROS CONTRE LA DENGUE

L’État va débloquer 200 000 euros supplémentaires pour lutter contre l’épidémie de dengue aux Antilles, a annoncé samedi la ministre de l’Outre-mer Marie-Luce Penchard. Roselyne Bachelot a quant à elle annoncé le remboursement des examens de sérologie pour le dépistage. Les deux ministres ont rencontré à Fort-de-France les acteurs de la lutte contre l’épidémie qui a fait 13 morts en Martinique depuis février. Les 200 000 euros seront répartis entre les agences Adem des deux îles. Autre moyen alloué par l’État : les volontaires du service civique.

La polémique commence à enfler aux Antilles sur la réponse de Paris face à l’épidémie. Victorin Lurel, député et président PS de la région Guadeloupe, a ainsi réclamé une « mobilisation plus efficace de l’État ». Les deux ministres ont réfuté l’idée d’une intervention tardive.

Interrogée sur les 26 cas de dengue diagnostiqués en métropole, Roselyne Bachelot a reconnu que sept départements ont détecté la présence d’un moustique – l’Aedes albopictus – capable de propager le virus.

Depuis le début de l’épidémie fin 2009, 18 personnes sont mortes après avoir contracté le virus de la dengue sur les deux îles.