Kits de poche - Objectif Soins & Management n° 188 du 01/08/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 188 du 01/08/2010

 

Actualités

Claire Pourprix  

SOINS → La Fondation Apicil et les Hospices civils de Lyon ont mis au point un kit de poche d’évaluation de la douleur de l’enfant.

L’idée a germé dès l’ouverture du nouvel Hôpital femme-mère-enfant (HFME) à Lyon, en janvier 2008. « Nous avons constaté l’absence de traçabilité de l’évaluation de la douleur et eu de grandes difficultés à nous procurer des réglettes d’évaluation, explique Sophie Martin, infirmière référente douleur de l’établissement. De plus, les études Ipaqss [Indicateurs pour l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins] ont montré des résultats à améliorer. »

L’absence d’outil

Un comité de pilotage de la douleur a été créé et un médecin référent douleur ainsi que l’infirmière sont passés dans les services pour sensibiliser le personnel. « Nous nous sommes aperçus que les soignants évaluaient la douleur, chacun à sa façon, sans disposer d’outil pour le faire ni d’endroit où noter leurs résultats. Il n’y avait parfois qu’une réglette d’évaluation par unité ! » L’absence d’outil a donc constitué le point de départ de la démarche.

En premier lieu, l’équipe douleur (deux médecins anesthésistes consacrant au total 2,5 jours par semaine à la douleur et l’infirmière douleur), avec l’aide du comité de pilotage et d’un groupe de correspondants (au minimum un binôme infirmier-auxiliaire par unité de soins) a élaboré un “classeur douleur” commun à toutes les unités.

L’évaluation de la douleur : un automatisme

Puis l’évaluation proprement dite est devenue la priorité. Un kit de poche de trois échelles plastifiées, Eva (échelle visuelle analogique), échelle des visages et Flacc (Face, legs, activity, cry, consolability, pour l’hétéroévaluation), a été créé, avec le soutien financier de la Fondation Apicil, spécialisée dans la lutte contre la douleur. Le kit est évolutif, pour accueillir au besoin d’autres outils : 700 vont être remis aux personnels de HFME, de façon nominative, avant d’être proposés partout en France par la fondation. « Notre objectif est qu’un enfant entré soit un enfant quoté. Le but est que l’évaluation de la douleur devienne un automatisme, comme on prend la tension ou la température », conclut Sophie Martin. Qui esquisse même le vœu que l’évaluation de la douleur devienne un critère de saisie obligatoire dans le dossier informatisé des patients.