Vieillesse, sexualité : une question de regard - Objectif Soins & Management n° 185 du 01/04/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 185 du 01/04/2010

 

Actualités

Thierry Pennable  

FORMATION INFIRMIÈRE → Après “La maladie d’Alzheimer” et “La fin de vie”, la 3e Journée des soignants en gériatrie du Pont du Gard a choisi d’aborder le thème encore tabou de “Sexualité et vieillissement”.

Un lien affectif se crée entre deux résidents d’un établissement de gériatrie. Cette relation leur apporte bien-être et épanouissement. Le problème posé à l’équipe soignante vient des regards de chacun sur la situation. C’est l’un des exemples présenté par un groupe d’infirmiers et d’aides-soignants de l’Ehpad “Les terrasses de Gisfort”, hôpital d’Uzès (Gard). Ces problématiques rencontrées par leurs équipes ont suggéré à Denis Bruguier et Sylvie Landru, respectivement directeur et cadre de santé de l’hôpital local d’Uzès, le thème de la journée du 25 mars 2010.

Une évolution nécessaire

Après avoir informé les participants que l’Organisation mondiale de la santé a inscrit le concept de santé sexuelle dans le concept de santé tout court, le professeur Pierre Costa, sexologue et urologue au CHU de Nîmes et président de cette journée, formule l’espoir d’une évolution : « Il y a quelques années, la sexualité des seniors était inacceptable ; aujourd’hui elle est autorisée ; il faudrait que dès demain elle soit souhaitée. » Dans ce sens, le docteur Annie-Ange Vernier, psychiatre du centre hospitalier d’Uzès, met en garde les soignants contre des représentations trop souvent orientées du côté pathologique ou du côté “défectologique”. Ce regard négatif « ébranle l’identité, fragilise l’estime de soi et renforce le sentiment d’inutilité. Il aboutit à un état dépressif où le désir n’est pas autorisé à s’exprimer », a-t-elle souligné.

Une ouverture sur la francophonie

Le partenariat avec le Sidiief, Secrétariat international des infirmiers et infirmières de l’espace francophone, permet d’inviter un pays francophone. Cette année, le Liban était représenté par Mme Randa Attalah, directrice de la formation continue en soins infirmiers à l’université Saint-Joseph, à Beyrouth. Pour Mme Marie-Claude Moncet, membre institutionnel du Sidiief, il est nécessaire de « partager les expériences, les réflexions et les pratiques pour contribuer à la qualité du soins et à la santé publique dans le monde ».