“LES INFIRMIÈRES SONT DANS LES STARTING-BLOCKS POUR RÉPONDRE AUX GRANDS ENJEUX DU SYSTÈME DE SANTÉ - Ma revue n° 018 du 01/03/2022 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 018 du 01/03/2022

 

ÉDITO

Hélène Trappo  

Rédactrice en chef de L’INFIRMIÈR.E

• Reconnaissance de nouvelles compétences infirmières, notamment de prévention et de santé publique, et de l’expertise clinique à l’occasion de la refonte du décret d’actes.

• Consultation infirmière de premier recours.

• Statut d’infirmière référente directement accessible.

• Possibilités de prescription élargies (antalgiques de palier 1, examens de suivi de maladies chroniques).

• Valorisation du suivi de pathologies chroniques.

• Développement des actes de télésanté infirmiers.

• Reconnaissance et rémunération du rôle de prévention, d’éducation à la santé et d’ETP.

• Moyens pour l’exercice coordonné.

• Ratios infirmiers dans toutes les unités de soins.

• Statut de salarié protégé pour les infirmières de santé au travail.

• Promotion de la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiatriques à domicile.

• Accès direct à l’Idel pour les soins de plaies.

On pourrait poursuivre cet inventaire à la Prévert si l’espace n’était pas limité. De mémoire, jamais élection n’aura suscité autant de prises de parole et de propositions dans le monde de la santé et en particulier au sein de la profession infirmière. Pas une semaine sans qu’une organisation ne dévoile sa plateforme participative ou ne déroule son programme. Quand il ne s’agit pas carrément d’écrire un projet de loi à l’exemple des Libéraux de santé*… La campagne pour l’élection présidentielle 2022 brille plus par la mobilisation des citoyens que par la capacité des candidats à susciter l’adhésion, tout du moins pour l’instant.

Comment expliquer cette dynamique inédite ? La crise sanitaire n’y est pas étrangère, dans la mesure où elle a exacerbé les maux, pourtant identifiés de longue date : déserts médicaux en progression, hôpi­­taux à flux tendu, logique de rentabilité au détriment de la qualité des soins, besoin de reconnaissance, faiblesse des politiques de santé publique, une psychiatrie malade, etc. En 2022, le sentiment qui prédomine sans doute chez nombre de professionnels est que notre système de santé a atteint un point de non-retour. La conscience d’une urgence, donc, et la déception, aussi, devant certai­nes promesses non tenues comme la réforme du grand âge, tant attendue et abandonnée, poussent à interpeller en direct les prétendants à la fonction suprême (lire en page 16). À cela s’ajoute la place des questions de santé omniprésentes avec la pandémie.

Alors, que nous dit cet inventaire à la Prévert ? Que les infirmières sont dans les starting-blocks pour répondre aux grands enjeux des évolutions actuelles et à venir du système de santé. Qu’elles peuvent en être la cheville ouvrière et, dans bien des cas, le chaînon manquant, notamment dans les domaines du suivi des maladies chroniques qui explosent, de la santé publique, de la promotion de la santé, ou encore de la coordination des parcours de soins.

Reste à savoir si les candidats sauront se saisir des propositions avancées dans leur programme, tout au moins dans l’esprit, s’ils n’entrent pas encore dans le détail. Et surtout si les engagements ne se réduiront pas, comme trop souvent, à de simples promesses de campagne.

* Lire « Présidentielle : les Libéraux de santé préparent leur réforme », sur espaceinfirmier.fr, le 11/02/2022.