L’HAD S’INVITE AUX URGENCES - Ma revue n° 018 du 01/03/2022 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 018 du 01/03/2022

 

OCCITANIE

JE DECRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

L’ARS Occitanie a lancé, dans les départements de la région, une expérimentation visant à favoriser l’orientation par une infirmière de patients éligibles à la prise en charge en HAD, depuis les urgences.

Auditionnée par la commission d’enquête du Sénat relative à la situation de l’hôpital en France le 24 janvier dernier, Élisabeth Hubert, présidente de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile, a évoqué le lancement d’une expérimentation par l’ARS Occitanie : une infirmière de liaison en capacité de se rendre rapidement dans les services d’urgences afin d’évaluer le patient et donner une grille de lecture sur son éligibilité à l’HAD. L’ARS a donc décidé de mener une expérimentation pour six mois, avec le lancement d’un temps d’infirmière de liaison dans un service d’HAD par département. En lien avec le médecin coordonnateur de l’HAD, la soignante a pour mission d’établir des liens avec les professionnels des services d’urgences de son territoire en participant à des staffs, de se déplacer dans le service au lit du malade pour donner un avis, et de créer et d’utiliser des outils de communication adaptés. Si le poste est rattaché à l’HAD, en revanche, « les organisations diffèrent selon les territoires », a précisé Élisabeth Hubert. L’infirmière peut être présente dans l’hôpital, comme c’est le cas à Toulouse et à Montpellier. Mais en Lozère, territoire moins dense, elle peut faire un passage au quotidien ou se rendre disponible pour évaluer les patients.

220 000 EUROS INVESTIS

C’est en juillet 2021 que l’agence régionale de santé a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) auprès des structures d’HAD pour mettre en place ce dispositif expérimental, financé depuis fin 2021. Proposé sur les treize départements de la région, il s’inscrit dans la ligne du pilier 4 du Ségur de la santé sur l’organisation des soins non programmés. Il vise « à inciter les acteurs de soins à se coordonner afin de fluidifier les parcours des patients depuis un service d’urgences vers une hospitalisation à domicile ». L’ARS a précisé que « les établissements déposant un dossier s’engagent à poursuivre leur coopération avec les services d’urgences de leur territoire à la fin de l’expérimentation ». Un engagement d’autant plus important que l’activité générée par le dispositif permettrait de financer le poste. Selon le référentiel de l’AMI, le projet comprend un financement de 220 000 euros, sur le fonds d’intervention régional, de 0,6 équivalent temps plein d’infirmière coordinatrice sur six mois dans chaque département.