LES INFIRMIÈRES, DÉJÀ PERDANTES DU SÉGUR ? - L'Infirmière Magazine n° 417 du 01/07/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 417 du 01/07/2020

 

COLLECTIF DUQUESNE

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Un collectif d’organisations infirmières s’est créé pour demander une meilleure représentation de la profession lors du « Ségur » de la santé.

Le « Ségur » fait la part belle aux organisations médicales : doyens de facultés, représentants des commissions médicales d’établissement (CME), Ordre, syndicats de PH ou de libéraux… Une trentaine sont représentées autour des tables de discussions. Les organisations infirmières, elles, sont au nombre de… deux.

L’Ordre national des infirmiers (Oni) et la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) sont en effet les deux seules institutions invitées à y participer. Voilà qui a conduit une trentaine d’associations et syndicats de la profession à s’organiser en un « collectif Duquesne », pour réclamer une meilleure représentation infirmière lors du Ségur. « Les représentants des 700 000 infirmières ont littéralement été exclus des concertations », s’indignaient-ils début juin dans un communiqué. Leur revendication ? Que les représentants des conseils nationaux professionnels (CNP) soient habilités à porter la voix de la profession lors de ces discussions censées redessiner le paysage du système de santé. « Ce Ségur est très médico-centré, et nous trouvons que nous sommes loin d’y être représentés à la hauteur de ce que nous venons de vivre », explique ainsi Sylvie Ciron, membre du conseil d’administration de l’Union nationale des Idel (Unidel), l’une des organisations à l’origine du texte. « Nous pensons que nous avons largement montré durant la crise l’apport des professionnels infirmiers, nous ne voulons plus être dans le monde d’hier où il y a trop d’administratifs et pas assez de soignants », a de son côté estimé ð£ierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC), lui aussi membre du collectif, lors d’une conférence de presse de présentation de l’initiative. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour l’instant, celle-ci n’a pas abouti à des résultats probants. « Nos sollicitations n’ont reçu aucune réponse de la part du ministère de la Santé », déplore Laurent Salsac, membre de IPAssociation, une autre des organisations signataires. Celui-ci dénonce une « surdité élevée » des autorités face à la situation des IDE. Pas sûr que les oreilles ministérielles ne se débouchent avant la fin du Ségur.