FÉDÉRER AU MAXIMUM - L'Infirmière Magazine n° 412 du 01/02/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 412 du 01/02/2020

 

BLOCS OPÉRATOIRES

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THOMAS LABORDE  

Olivier Wacrenier est le nouveau président par intérim du Syndicat national des infirmières de bloc opératoire, le Snibo. Il explique sa feuille de route.

Pourquoi vous engager ?

Je suis impliqué dans le Snibo depuis la première heure. J’ai été adhérent dès la création il y a trois ans. Notre corps de métier n’était pas assez vindicatif. C’est par un syndicat fort qu’on peut avoir des idées portées au plus haut niveau. L’objectif de ma présidence, c’est de fédérer, rassembler au maximum.

Quelles sont actuellement vos revendications ?

Il y a 9 000 Ibode en France mais nous sommes plus nombreux dans les blocs opératoires parce nous travaillons avec des infirmières générales qui exercent exclusivement au bloc. Mais, entre les deux corps de métier, il y a un diplôme. Celui que j’ai passé en 2014, en dix-huit mois. Je me bats pour que l’on reconnaisse notre spécialisation : la différence de grille salariale entre les IDE et les Ibode est quasiment nulle. On veut une revalorisation de 65 points, soit 300 € par échelon. Ainsi qu’une prime de bloc opératoire pour la gestion des risques et la nécessité de s’informer au quotidien des évolutions technologiques. Nous voulons aussi une nouvelle bonification indiciaire (NBI). Au bloc, seules les Ibode ne la touchent pas. On la touche puis on va se former, on revient avec plus de compétences et on nous la supprime.

Concernant la réingéniérie de la formation, l’objectif est que nos études nous donnent un niveau master. Cela devrait être établi en septembre 2020. Mais ce ne sont que des promesses. On n’a pas encore de calendrier. Une réunion est prévue avec la DGOS fin janvier.

Votre première action en tant que président a été d’interpeller Agnès Buzyn…

Je lui ai écrit une lettre ouverte, le 17 décembre, après sa rencontre le 12 décembre avec les chirurgiens de la Fédération hospitalière du privé. Lors de cette rencontre, elle a exprimé de façon informelle sa volonté de reporter à nouveau l’application du décret 2015-74 du 27 janvier 2015 relatif aux actes exclusifs Ibode. Tollé général évidemment. Après cette lettre ouverte, nous n’avons eu aucune réaction de la ministre. La DGOS a fait un communiqué officiel, qui ne disait pas que le décret allait être appliqué de façon pleine et entière comme on l’aurait voulu mais que les Ibode étaient très importantes, que nullement ils ne désiraient s’en passer.

Quelles sont les prochaines actions ?

On appelle toujours à être associé au mouvement hospitalier parce que le problème des retraites, notamment, nous concerne aussi. Il y a un appel à la grève Iade-Ibode le 14 janvier, affilié à la CGT. Le Snibo se joint à la mobilisation. Mais on a fait appel à un mouvement national des Ibode, le 23 janvier, pour nos revendications propres. Avec un représentant des infirmières anesthésistes affilié à la CGT, on a essayé de créer un mouvement et une date commune. On demande aux adhérents de débrayer une heure, une journée. J’espère que ce sera aussi fort que le 7 novembre. On avait mobilisé mille Ibode à Paris, plus une centaine dans cinq grosses villes de France. Et si rien ne se passe, on continuera les actions communes avec les Iade. Ce qui permettra d’avoir, hélas pour les patients, des blocs opératoires bloqués. Mais c’est le seul moyen d’être entendu.

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