ALEXANDRINE TRANIER INFIRMIÈRE EN ONCOGÉRIATRIE AU CHU DE TOULOUSE (31) - L'Infirmière Magazine n° 410 du 01/12/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 410 du 01/12/2019

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

HéLOÏSE RAMBERT  

“J’ai tout de suite trouvé l’oncogériatrie très intéressante. Je faisais des gestes que je n’avais presque jamais pratiqués”

Née d’une mère infirmière dans une famille de professionnels de santé, Alexandrine Tranier, 36 ans, a toujours eu la vocation. « J’ai baigné dans ce milieu, s’amuse-t-elle. J’ai toujours voulu être infirmière. »

Après avoir obtenu son diplôme, la jeune IDE commence par travailler trois ans dans une unité de long séjour, avec des personnes âgées dépendantes. Un domaine dans lequel les jeunes professionnels ne se “battent” pas pour travailler. « La gériatrie, qui est vue comme un domaine où il ne se passe pas grand-chose, est souvent très dénigrée par les infirmières », rapporte la jeune femme. Mais elle voit les choses différemment. « De mon côté, je n’avais pas d’appétence particulière pour la gériatrie, mais aucun rejet, ni aucun a priori non plus. J’étais passée par ce service quand j’étais étudiante stagiaire et je savais qu’il était dynamique et que j’y apprendrais beaucoup. »

→ Une spécialité de plus en plus prenante. Au bout de trois ans, Alexandrine Tranier estime avoir « fait le tour de l’unité », quitte son poste et part vivre à Toulouse. Elle voit ce changement d’environnement comme l’occasion d’évoluer professionnellement. « Après mon entretien d’entrée au CHU de Toulouse, la cadre de santé m’a dit qu’il existait des services de court séjour de gériatrie, où mon expérience serait un plus. J’ai pensé que c’était une bonne opportunité. »

La jeune infirmière commence alors à exercer en service de médecine interne et oncogériatrie. Quand elle débute, l’oncogériatrie ne représente qu’une petite partie de l’activité. « À peine un tiers du travail », précise-t-elle. Mais tout de suite, elle « accroche » avec la spécialité. « C’était un défi. Ça m’a demandé réflexion et travail : j’ai ressorti mes cours d’oncologie et je me suis replongée dedans. Mais j’ai tout de suite trouvé l’oncogériatrie très intéressante. Je faisais des gestes que je ne n’avais presque jamais pratiqués. Et ce qui m’a particulièrement plu, c’est que le projet de l’oncogériatrie soit le confort des patients à leur domicile. »

Après six ans de travail dans le service, la part accordée à l’oncogériatrie a progressé de manière exponentielle et Alexandrine s’inscrit en DU. « Certes, on apprend les choses en les faisant, sur le tas, admet-elle. Mais j’ai ressenti le besoin de compléter ma formation et le DU d’onco gériatrie m’a semblé adapté. Et j’avais raison : il m’a beaucoup apporté et m’a notamment appris à manipuler les différentes échelles d’évaluation gériatrique. »

→ Un mooc en préparation. Un an après son diplôme, l’opportunité lui est donnée d’être rattachée au nouveau service d’hospitalisation de jour en oncogériatrie du CHU. Son DU lui permet également d’intégrer l’équipe mobile, où elle commence à faire des remplacements. Alexandrine aime “jongler” entre les différentes facettes de l’exercice de l’oncogériatrie. « Ça me permet de prendre conscience de la globalité de la prise en charge », explique-t-elle.

Véritable “touche-à-tout” de la discipline, elle a aussi intégré, il y a quelques années, le comité infirmier de l’unité de coordination en oncogériatrie (Ucog) du réseau Onco-Occitanie. Et depuis peu, dans ce cadre, elle se donne à fond dans un projet de formation en ligne. « Actuellement, on est en pleine rédaction d’un Mooc –  « Massive open online course », une formation en ligne – sur l’oncogériatrie, destiné principalement aux paramédicaux. Il devrait être prêt pour mars prochain », se réjouit-elle.

La question de la formation l’attirait depuis longtemps. « J’ai fait mon mémoire de DU sur le manque de formation paramédicale. J’ai trouvé important d’essayer d’apporter une réponse et de trouver un moyen d’impliquer les paramédicaux dans la prise en charge complète en oncogériatrie. Petit à petit, l’idée du Mooc a germé. » Et même si elle le fait « sur son temps perso », son envie et son enthousiasme pour son métier sont intacts.

MOMENTS CLÉS

2007 : obtient son diplôme d’infimière à l’Ifsi de rodez (12).

2007-2010 : travaille en unité de long séjour au CH de Villefranche-Rouergue (12).

2010-2017 : travaille en service de médecine interne-oncogériatrie au CHU de Toulouse (31).

2013 : intègre le comité IDE de l’Ucog du réseau onco-occitanie.

2016 : DU d’oncogériatrie à l’université Paul-Sabatier (Toulouse).

2016 : remplacements dans l’équipe mobile d’oncogériatrie du CHU de Toulouse.

Depuis 2017 : travaille en HDJ médecine interne-oncogériatrie