RECOURS RÉUSSI MAIS PERFECTIBLE - L'Infirmière Magazine n° 408 du 01/10/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 408 du 01/10/2019

 

PARCOURSUP

ACTUALITÉS

FOCUS

LAURE MARTIN  

Intégrée depuis cette année à la plateforme d’admission à l’enseignement supérieur Parcoursup, la formation en soins infirmiers a été plébiscitée par les bacheliers. Mais des ajustements sont à prévoir.

Le premier objectif de la réforme est satisfait, les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) sont pleins », se félicite Stéphane Le Bouler, responsable du projet d’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique. Près de 103 605 candidats ont postulé à une place en Ifsi, soit un lycéen sur dix. « En supprimant la barrière à l’entrée de la formation que pouvait représenter le concours et en la rendant visible, nous savions que cela allait drainer des candidats », explique-t-il.

Un bémol cependant : certains ont bloqué des places en ne se positionnant pas immédiatement sur leur orientation après avoir obtenu une réponse. D’autres ont alors été mis sur liste d’attente, générant du stress. Et c’est sans compter les bacheliers qui ont multiplié leurs choix, entraînant quelque 1,5 million de sous-vœux émis pour les Ifsi. Une réflexion va être menée pour instaurer une régulation.

Des profils variés

Sur les 30 920 places disponibles, 25 500 places ont été allouées via Parcoursup, le reste l’ayant été par le dispositif de la seconde voie. Dans l’affectation des places, la diversité des candidats a été préservée. Les bacheliers, les personnes en reconversion professionnelle et les candidats issus de classes prépa admis en Ifsi sont à 44 % titulaires d’un bac général, à 39 % d’un bac technologique et à 17 % d’un bac professionnel.

L’articulation entre la voie de la formation professionnelle continue et Parcoursup va par ailleurs être repensée. « Le tiers du recrutement prévu a été atteint pour la voie professionnelle mais pas de la façon dont on le pensait, indique Stéphane Le Bouler. La moitié a été recrutée par la voie dédiée, à savoir le concours et l’entretien, tandis que l’autre moitié des professionnels en reconversion, détenteurs du bac, sont passés par Parcoursup. Il va falloir mieux articuler les deux voies pour une gestion optimale des capacités. » Le maintien du concours payant pour la seconde voie va également être repensé.

Meilleure communication

Un travail reste aussi à mener sur la prise en main de la plateforme par les bacheliers car certains ont eu des difficultés. « Nous allons travailler sur la façon de communiquer pour rendre l’outil accessible et ergonomique », rapporte Bilal Latreche, président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Idem pour le projet motivé qui n’a pas toujours été bien compris par les candidats. « Ils n’ont pas tous été clairs sur ce qu’ils ont pu tirer de leurs expériences, fait savoir Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (Andep). Les futurs candidats doivent vraiment s’imprégner des attendus pour faire le lien avec leur projet motivé. » Un document à destination des élèves et un autre pour les professeurs devraient être élaborés pour la prochaine session afin de mieux les accompagner.

Le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) souhaite par ailleurs « une directive un peu plus claire concernant la procédure afin d’avoir une harmonisation nationale du fonctionnement des commissions d’examen des vœux, explique Isabelle Bayle, vice-présidente en charge de la recherche et de l’innovation au Cefiec. Ce document permettrait notamment d’assurer une équité entre les étudiants. » Le Cefiec a aussi demandé un accompagnement des administrateurs de la plateforme Parcoursup qui, au sein de chaque bassin universitaire, président la commission des vœux, gèrent la procédure et représentent les Ifsi. Ils en bénéficieront à l’avenir et disposeront d’un document relatant leurs missions.

EN CAS DE NON-AFFECTATION

Un dispositif rebond

Un dispositif rebond a été mis en place pour les bacheliers sans affectation. Cette mesure va leur permettre, pendant un an, d’acquérir des ECTS en suivant des cours pour découvrir le secteur médicosocial. Elle est en train d’être instaurée par les universités. « Nous avons voulu proposer à ces bacheliers une solution d’accompagnement vers les métiers du sanitaire et du social afin de confirmer le choix de poursuivre des études en Ifsi ou de se réorienter », rapporte Stéphane Le Bouler. Les candidats auront un statut d’étudiant et pourront être boursiers.