« On ne souhaite plus forcément s’engager » - L'Infirmière Magazine n° 402 du 01/03/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 402 du 01/03/2019

 

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MAUD ZAOUI  

RESPONSABLE RH INTÉRIMAIRES D’ADECCO MEDICAL

L’intérim chez les infirmières n’est pas nouveau mais il est en recrudescence depuis 2015, après un coup d’arrêt dû à la crise de 2008 et la réforme des études de 2011.

Aujourd’hui, nous déléguons environ 2 000 infirmières par mois dans tout le territoire pour combler des besoins ponctuels - une absence de dernière minute, un accroissement d’activité - mais aussi pour des remplacements plus longs (congés, arrêt maladie programmé). Les besoins sont particulièrement nombreux dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon et Marseille, ainsi que dans les zones très rurales. En revanche, il y a peu d’intérim d’infirmières en Bretagne, dans la région nantaise et dans le Sud-Ouest. Les services qui nous sollicitent le plus sont les Ehpad, le long séjour, les soins de suite et réadaptation, ainsi que les services techniques, comme la dialyse. L’intérim séduit les jeunes diplômées, mais aussi des personnes en milieu de carrière qui veulent découvrir de nouvelles façons de travailler ou des retraitées qui ne veulent pas renoncer à leur passion. Pour une jeune infirmière qui ne sait pas encore vers quelle spécialité se tourner, cela permet de découvrir différents services et structures, d’acquérir de nouvelles compétences (un souhait formulé par 67 % des IDE interrogées dans le cadre d’une enquête que nous avons réalisée en 2018), de l’autonomie, une bonne capacité d’adaptation… Par ailleurs, les mentalités ont changé : aujourd’hui, on ne souhaite plus forcément s’engager comme avant. De nombreuses soignantes ont des projets personnels qu’elles souhaitent concrétiser en parallèle de leur métier et l’intérim permet de choisir son planning, de ne pas travailler le week-end…

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