LAURENCE BOUVIER IDE À LA CELLULE D’ORDONNANCEMENT MÉDICO-CHIRURGICAL DE L’HÔPITAL NORD-LAENNEC (CHU DE NANTES) - L'Infirmière Magazine n° 399 du 01/12/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 399 du 01/12/2018

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

ISABEL SOUBELET  

Cela peut sembler un peu cliché, mais pour Laurence Bouvier, c’est une évidence. « Depuis ma plus petite enfance, j’ai toujours voulu aider les gens et je ne me suis jamais posé la question de faire autre chose que le métier d’infirmière », précise-t-elle. Si elle est une « ancienne » du CHU de Nantes où elle est entrée en 2000, elle a connu plusieurs services. Et l’ordonnancement est arrivé naturellement dans sa carrière.

→ Un savoir-faire en plein développement. Dès son arrivée, elle est au contact d’une IDE qui s’occupe de la programmation des hospitalisations en cardiologie. « J’ai commencé cela progressivement, et j’ai tout de suite ressenti un intérêt, j’avais une vue d’ensemble du parcours patient », raconte-t-elle. En 2010, un poste d’IDE d’ordonnancement se crée dans ce service afin de renforcer le travail de l’infirmière déjà présente. Elle postule, est retenue et ne quittera plus ce poste. « Nous étions alors deux pour la programmation des hospitalisations et des blocs en service interventionnel, en hémodynamique et en rythmologie », se souvient-elle. En 2011, le pôle thoracique (chirurgie vasculaire thoracique et cardiaque) se réorganise. Aujourd’hui, la cellule d’ordonnancement compte désormais huit infirmières. « Nous avons augmenté notre périmètre de gestion de lits, avec la prise en charge de la neurologie et de l’endocrinologie. Cela permet d’acquérir toujours de nouvelles connaissances, de se mettre à jour en permanence. Sans oublier la transmission des connaissances aux collègues. »

→ Un stress constant. Elle travaille avec trois logiciels différents, qui permettent d’avoir un œil sur l’admission, les examens médicaux et la gestion des lits, ainsi qu’une interface avec la gestion des blocs opératoires. « Nous sommes en pleine transition vers le sans-papier et le 100 % numérique », précise-t-elle.

Petit à petit, avec la pratique, des spécialités ont émergé au sein de la cellule. Et Laurence Bouvier est devenue la référente en rythmologie et cardiologie en hospitalisation de jour. Ses journées sont bien remplies et parfois stressantes. « Le stress est omniprésent, que ce soit le matin, lorsque je fais les chaises musicales à cause des urgences du jour, ou celui induit par les listes d’attente pour des dates d’hospitalisation. Le stress de la programmation, je le retrouve le lendemain. C’est très différent d’un service de soins où, quand vous finissez votre journée, c’est terminé. Mais, en même temps, j’ai fait dix ans d’urgence, et je crois que j’aime cela ! »

→ Une grande autonomie. « J’ai une ligne de conduite mais je gère ma journée. Mon objectif est de chercher sans arrêt une solution, ce qui demande une certaine gymnastique intellectuelle. Il ne faut pas avoir peur de se lancer, de tenter des choses et de voir si cela fonctionne », poursuit-elle.

Mais sa satisfaction personnelle, elle la trouve dans son rapport au patient, qui est très présent. « Quand je commence une programmation, je lis les courriers du dossier médical de la personne, j’apprends davantage de choses, je vais beaucoup plus en profondeur », explique-t-elle. Et puis, il y a le contact au téléphone avec le patient. Une tâche très importante dans son métier. « Je l’appelle systématiquement pour lui donner les dates possible d’intervention, lui rappeler les consignes, les conduites à tenir, pour répondre à ses éventuelles questions. Souvent, le patient a besoin d’être rassuré et c’est important de le faire pour que l’opération se passe bien. Je ne pourrais pas me passer de cet échange », confie-t-elle.

Aujourd’hui, à quelques années de la retraite, elle prend du recul sur sa carrière et reconnaît : « Je ne me suis pas vraiment rendu compte que c’était un nouveau métier car je l’ai fait progressivement, mais maintenant, j’en suis convaincue, et il est en pleine évolution. »

MOMENTS CLÉS

1985 : obtient son diplôme d’IDE à Vannes (Morbihan).

1985-1988 : IDE dans le service réanimation de l’hôpital de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

1988-1998 : IDE dans le service des urgences en cardiologie, CHU de Nantes.

2000-2010 : IDE dans l’équipe de suppléants en cardiologie, CHU de Nantes.

2011 : IDE de programmation-ordonnancement au pôle thoracique, CHU de Nantes.