50 000 IDE WANTED - L'Infirmière Magazine n° 397 du 01/10/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 397 du 01/10/2018

 

SUISSE

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LISETTE GRIES  

Face à la hausse annoncée des besoins en soignants, les établissements suisses cherchent des solutions.

Les hôpitaux et autres centres de soins suisses rencontreront bientôt des problèmes de recrutement. Un rapport(1) de l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) de 2016 révèle la hausse attendue des besoins en professionnels de santé à l’horizon 2030 : 65 000 soignants (hors médecins) devront être recrutés pour répondre à la demande.

Parmi eux, 29 000 infirmières - soit 20 000 équivalent temps plein (ETP) - devront rejoindre le plus gros contingent de professionnels de santé, qui comptait 90 900 personnes en 2014. Les départs en retraite font encore gonfler ces chiffres. L’Obsan estime ainsi le « besoin théorique en relève » à l’horizon 2030 à plus de 51 000 infirmières.

Moins d’IDE étrangères

La Suisse, qui propose des salaires et des conditions de travail attractifs, a longtemps compté sur les travailleurs immigrés. « Entre 2011 et 2014, la migration a contribué aux trois quarts de la hausse des effectifs en personnels soignants de niveau tertiaire (les infirmières, NDLR) dans les hôpitaux », note le rapport. Or, le pays souhaite diminuer sa dépendance aux travailleurs étrangers, pour se conformer à la volonté exprimée par ses citoyens(2) et aux recommandations de l’OMS(3).

Au CHUV(4) de Lausanne, la réponse tient en deux axes. D’abord, faire la promotion des professions de santé, afin d’attirer plus d’étudiants locaux, qui bénéficient en Suisse romande d’une formation universitaire. « Nous facilitons aussi le retour à l’emploi des femmes qui ont interrompu leur carrière à la naissance de leur enfant », explique Isabelle Lehn, directrice des soins.

Deuxième solution : fidéliser les équipes en place. « Nous travaillons depuis quatre ans sur le management bienveillant, afin que les infirmières trouvent un environnement de travail motivant où elles peuvent mettre en œuvre leurs compétences », précise Isabelle Lehn. Le CHUV favorise aussi la conciliation entre travail et vie de famille, en facilitant les temps partiels et en développant les accords avec des crèches, plus rares en Suisse. La méthode paye : « D’ici 2019, nous aurons recruté plus de 80 infirmières jeunes diplômées », conclut Isabelle Lehn.

1 - À lire sur : bit.ly/2QsZrOP

2 - Lors d’une votation populaire en février 2014. Voir : bit.ly/2NerSSI

3 - Voir : bit.ly/2N6Amep

4 - Centre hospitalier universitaire vaudois.