Pourquoi tracer ? Telle est la question à laquelle notre dossier de formation vous aidera sans doute à répondre. L’idée d’évaluer les pratiques à partir de l’expérience des patients, selon la méthode du patient traceur, présente assurément des vertus pouvant résoudre les dysfonctionnements rencontrés pendant une prise en charge. Ils existent – ne nous voilons pas la face – et les soignants se doivent de les étudier, et d’y remédier. Ce qui ne nous empêche pas de saluer l’humilité des professionnels qui s’activent, informent, font, récapitulent et recommencent, avant de s’arrêter soudain pour scruter ce qu’ils ont réalisé avec un regard critique, soucieux de faire mieux pour le prochain patient.
Car là où les organisations standardisées sont installées et permettent d’assurer la cadence, accepter que le patient fasse part d’une attente délétère, d’un manque d’information ou de coordination, n’est peut-être pas toujours facile à entendre. Prendre du temps, là où il est compté, pour trouver comment créer du lien.
Mieux communiquer : une nécessité, certainement, et un challenge. Que la profession peut relever à condition qu’elle entretienne cette culture de l’étonnement, de la curiosité, et de la recherche. Impliquer les patients, travailler avec eux dans l’émulation et non la rivalité, revoir les organisations pour les rendre autonomes, proposer du « sur-mesure »… Tout cela est indispensable, et redonnera du sens aux soins et au travail des soignants.