OUI AUX GANTS NON POUDRÉS ! - L'Infirmière Magazine n° 386 du 01/10/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 386 du 01/10/2017

 

MATÉRIOVIGILANCE

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Véronique Hunsinger  

L’Agence du médicament recommande d’utiliser des gants non poudrés afin de limiter les risques, notamment allergiques, pour les soignants comme pour les patients.

C’est après l’interdiction des gants poudrés sur le territoire américain par la Food and Drug Administration (FDA), fin 2016, que son homologue française, l’ANSM(1), a décidé d’enquêter sur leur utilisation dans les établissements de santé français. Enquête qui n’a pas conclu à interdire les gants poudrés mais plutôt à privilégier les non poudrés.

« L’utilisation des gants poudrés en milieu de soins est au jour d’hui marginale, nous a précisé l’Agence du médicament. Les risques liés aux allergies, tant pour la poudre que pour le latex, sont connus dans le milieu médical et des recommandations de bonnes pratiques viennent les limiter. » Selon l’ANSM, qui a mené une étude auprès de 382 établissements de santé, seuls 3 % d’entre eux mettent à disposition des gants d’examen poudrés et 12 %, des gants de chirurgie poudrés. Les volumes de vente des gants poudrés représentent à peine 5 % de l’ensemble des gants médicaux en 2016. Cette faible utilisation s’explique par la recommandation de novembre 2015 de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H), selon laquelle les gants « doivent être non poudrés pour permettre une réalisation de la friction hydro-alcoolique au retrait des gants ».

Pas d’interdiction

Aux États-Unis, la décision de l’interdiction s’appuyait sur des publications des dernières décennies à propos des risques de réactions allergiques, de troubles sévères des voies respiratoires, des irritations cutanées, des granulomes ou des adhérences post-opératoires. Néanmoins, en France, « les données de matériovigilance ne montrent aucun signal spécifique lié à l’utilisation des gants médicaux poudrés », précise l’ANSM, concluant de ce fait « qu’il n’y a pas de justification à prendre une mesure d’interdiction à ce jour sur le territoire français » dans sa recommandation aux directeurs d’établissements de santé. Les autres autorités compétentes dans l’Union européenne n’ont pas d’indications spécifiques à ce sujet.

1- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.