LA SANTÉ BAT LE PAVÉ - L'Infirmière Magazine n° 381 du 01/04/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 381 du 01/04/2017

 

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Véronique Hunsinger  

Plusieurs dizaines de milliers d’infirmières ont manifesté le 7 mars dernier pour « la défense du service public ».

Peser dans la campagne et faire entendre la voix des infirmières à cinquante jours du premier tour de l’élection présidentielle. La grande manifestation de « défense du secteur public » du 7 mars dernier, initiée par le secteur de la santé au sein de l’intersyndicale FO-CGT-SUD a rassemblé à Paris entre 10 000 et 12 000 personnes selon la police et entre 30 000 et 35 000 selon les organisateurs. En région, plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans une douzaine de villes de province.

« Insécurité pour les soins »

Le cortège parisien était également composé d’une intersyndicale infirmière(1). Las de ne pas avoir été entendus par la ministre de la Santé pendant cinq ans, les organisateurs n’ont même pas demandé à être reçus cette fois-ci. Dans toutes les bouches, la question de la dégradation des conditions de travail à l’hôpital par manque d’effectifs arrive en premier. « Cela a commencé il y a une dizaine d’années avec les premiers tours de vis sur les budgets de l’hôpital public, estime Virginie, IDE puéricultrice à Caen. Or le manque de personnel crée aussi de l’insécurité pour les soins. » La question de la constitution des GHT inquiète également une partie de la profession. « Mon hôpital a été rattaché à un CHU, explique Virginie IDE dans l’Ouest de la France. Nous sommes en train de perdre notre identité et la notion de soins de proximité. » La plupart des infirmières qui ont battu le pavé le 7 mars disent qu’elles iront certainement voter à la présidentielle, mais peu ont arrêté leur choix. « Aucun politique n’a l’air de comprendre l’ampleur du malaise », souligne Nelly, IDE psychiatrique en région parisienne. Elles ont croisé sur le chemin au moins un candidat : Philippe Poutou pour le NPA. Ce dernier estime nécessaire « de remettre le social et la santé au cœur de la campagne ». C’était en tous cas l’un des buts de cette manifestation.

1- Aeeibo, Anfiide, ANPDE, Ceeiade, Convergence infirmière, CNI, FNI, Snia, Snics-FSU, Snies-Unsa, Sniil, SNPI CFE-CGC, Snipuerlib, Unaibode, Unef et Unidel.

PRÉSIDENTIELLES

Une plate-forme de dix propositions

Représentants des syndicats infirmiers libéraux comme salariés ont planché sur une plate-forme commune de revendications à destination des candidats à l’élection présidentielle. Au centre de ces propositions, la réponse à apporter au malaise infirmier. « Il y a urgence à mettre en place un moratoire sur les plans d’économies, source de souffrances au travail », insistent ces organisations qui ont été reçues le jour même de la manifestation à l’Assemblée nationale par les groupes PS et UDI. Ces propositions reviennent également sur des revendications propres aux IDE : reconnaissance des spécialités au niveau master, revalorisation des grilles salariales, réactualisation du décret d’actes et d’exercice infirmier et prise en compte de la pénibilité par un départ anticipé à la retraite, suivi médical attentif. Enfin, il est proposé d’impliquer les Idel dans l’organisation de la permanence des soins en ambulatoire.

bit.ly/2moGq33