Au lit avec les bons outils - L'Infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 376 du 01/11/2016

 

FORMATION

E-SANTÉ

Sophie Komaroff  

L’hyperconnectivité tend souvent à altérer la durée et la qualité du sommeil. Mais les nouvelles technologies sont aussi là pour nous aider à mieux dormir.

Indispensable pour le bon fonctionnement du corps, le sommeil n’en reste pas moins soumis aux contraintes de chacun. À cela s’ajoute l’usage des nouvelles technologies, dont l’impact est délétère sur le sommeil, notamment avant le coucher. Une tendance à l’hyperconnexion qui concerne les adultes, les adolescents et les enfants. Néanmoins, de nouveaux outils peuvent aider à écouter les signaux d’endormissement. À utiliser en mode avion, bien entendu !

iSommeil

Conçue par des spécialistes du centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), l’application grand public et gratuite propose l’analyse des pauses respiratoires et des ronflements, enregistrés grâce au microphone du smartphone, apportant des indications lors d’une suspicion d’apnée, par exemple : en captant les mouvements, elle donne une idée des temps d’éveil et de sommeil. « Les données collectées nous aident à évaluer la qualité des nuits sur une période étendue, souligne le Pr Damien Léger, responsable de ce centre. Les patients se rappellent généralement bien des deux dernières nuits, moins bien de celles de la semaine précédente. Nous recueillons ainsi des éléments objectifs de discussion (temps d’endormissement, réveils nocturnes, etc.). » Des tests ludiques de vigilance donnent aussi des indications, via l’analyse des temps de réaction : « Un score de référence est enregistré au moment où le patient se sent le plus en forme, recommande le Pr Léger. Il pourra par la suite évaluer sa vigilance, avant de prendre le volant par exemple. » Enfin, l’application délivre des informations relatives au sommeil, des trucs et astuces pour s’endormir et se réveiller dans les meilleures conditions. Sans oublier des programmes d’endormissement et de réveil en lumière et en musique.

Mon Coach sommeil

Cette application gratuite et grand public s’adresse particulièrement aux jeunes qui souffrent souvent d’un temps de sommeil réduit. « Ils ont tendance à se laisser déborder par les activités et ne se préparent pas au sommeil », note Sylvie Royant-Parola, psychiatre et présidente du Réseau Morphée, éditeur de l’outil. Conçue par des médecins et psychologues, cet outil d’auto-évaluation met ce public à l’écoute de ses besoins en matière de sommeil lors des périodes scolaires et des vacances. Selon les indications fournies par l’utilisateur lors de la configuration, elle incite à respecter une durée de sommeil optimale selon l’âge, en lançant notamment des alertes lorsqu’il est temps de dormir ou que l’heure maximale d’endormissement est dépassée. « Le jeune prend ainsi conscience des conséquences d’un mauvais sommeil : altération de l’humeur, de la forme, des performances physiques et des résultats scolaires, voire une prise de poids lors de privation sévère », poursuit Sylvie Royant-Parola. Des conseils personnalisés, adaptés à la régularité du sommeil complètent le dispositif : des activités calmes à l’approche du coucher, sortir du jeu vidéo, éteindre les écrans…

Respir@dom

Ce service de télémédecine s’adresse aux patients apnéiques traités par ventilation en pression positive continue (PPC), pour la surveillance à distance et la coordination autour du soin. Les données, recueillies sur un serveur sécurisé, sont envoyées par le dispositif de PPC (durée d’utilisation, existence de fuites, évaluation des apnées résiduelles), et par le patient. Elles donnent lieu à des alertes techniques et cliniques, pour une intervention ciblée par les différents acteurs. « L’intérêt réside dans le partage des données (éléments techniques et cliniques, ressenti de l’utilisateur), commente le Dr Sylvie Royant-Parola. C’est au cours des trois premiers mois que le risque d’abandon du traitement est le plus fréquent. Ce recueil permet de savoir en temps réel ce qui se passe et d’intervenir rapidement. » Respir@dom est également assorti d’un programme d’éducation et de soutien pour le grand public.