VERS UN SUIVI INFIRMIER PAR TÉLÉPHONE - L'Infirmière Magazine n° 373 du 01/07/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 373 du 01/07/2016

 

ONCOGÉRIATRIE

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COLLOQUES

FRANÇOISE VLAEMŸNCK  

Infirmier de coordination à l’Institut Paoli-Calmettes (Marseille), Éric Cini a présenté au Salon infirmier le programme de maintien à domicile dédié aux patients âgés bénéficiant d’un traitement anticancéreux oral.

Permettre aux patients atteints de cancer de demeurer à leur domicile, tout en conservant le bénéfice de la sécurité et de la qualité des soins prodigués à l’hôpital. C’est l’objectif du protocole de coopération « consultation infirmière de suivi des patients traités par anticancéreux oraux à domicile », initié par l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) en 2012.

Depuis octobre 2015, l’institut Paoli-Calmettes propose une prise en charge similaire. Ce dispositif, financé par l’ARS pour trois ans, a déjà inclus plus de 120 personnes. Âgés de plus de 70 ans, atteints d’un cancer métastatique ou localement avancé, les patients sont orientés par les oncogériatres au regard d’une évaluation fondée sur le test G8(1), dont le score appelle un accompagnement paramédical personnalisé. Un suivi assuré par Éric Cini, infirmier coordonnateur (Idec).

Complications

« Je rencontre le patient en début de programme afin d’échanger sur mon rôle et sur la façon dont va se dérouler le suivi », explique-t-il. En l’espèce, un rendez-vous téléphonique hebdomadaire est programmé avec le patient (dans 77 % des cas), et le cas échéant avec un aidant (15 %) ou l’infirmière libérale (8 %). L’Idec fait le point sur l’observance et les effets indésirables, qui pourraient altérer le bien-être et la santé des patients, obérer l’efficacité du traitement voire sa poursuite par voie orale. « En fonction des informations transmises par le patient, je peux prescrire un bilan sanguin ou un examen radiologique, demander une ordonnance à l’oncologue ou une consultation avec le médecin traitant… Le but étant d’anticiper les complications afin de limiter les hospitalisations en urgence », explique l’Idec. En cours d’évaluation, ce dispositif semble déjà satisfaire patients et praticiens.

1- Outil proposé par l’Institut national du cancer qui permet d’identifier en huit items les personnes âgées à risque de mauvaise tolérance d’un traitement anticancéreux parce qu’elles présentent, par exemple, une dénutrition, des comorbidités, une polymédication ou des troubles cognitifs.