BIENVENUE CHEZ LES PSYS - L'Infirmière Magazine n° 368 du 01/02/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 368 du 01/02/2016

 

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Yo mes poulets, me revoilà ! Comme vous l’avez peut-être deviné, je suis en stage de psychiatrie. Un vrai stage bien badass de dix semaines, avec deux analyses de pratiques professionnelles, deux macro-cibles, deux plans de soins et des rattrapages en janvier. BREF, pas de quoi s’ennuyer. Pour vous faire un topo, je suis dans une unité fermée d’environ 40 patients, avec toutes les pathologies (j’abuse à peine) et tous les âges (sans déconner, de 20 à 80 ans). Comme tout le monde, je suis arrivé dans mon nouveau chez-moi pour les 350 prochaines heures avec un paquet d’a priori et d’idées préconçues : en psychiatrie, je ne vais pas faire grand-chose ; en psychiatrie, il y a zéro geste technique ; en psychiatrie, on laisse le patient se débrouiller ; la psychiatrie, ça fout les chocottes.

Dès mon deuxième jour, j’ai compris qu’on ne faisait pas rien en psychiatrie : je n’ai pas pris de pause et j’ai fini avec les jambes en compote, tout comme en MCO. Ensuite, bah les gens ne sont pas malades uniquement de la tête : il y a des personnes atteintes du cancer, d’autres avec des neuroleptiques à action prolongée, qui ont donc besoin d’injections de temps en temps (vous allez finir par apprendre des trucs en me lisant), des diabétiques, enfin tout ça quoi ! En psy, le patient, comme partout, c’est le centre (ou le milieu… mais pas la moitié). On se promène, on discute, on fait les fameux entretiens infirmiers, art/écriture/sport… Des dizaines de trucs pour occuper les esprits, et des bons petits plats parce que quand l’appétit va, tout va.

Quant au fait d’avoir une sale frousse telle une collégienne pour son premier baiser, je vous avoue que le premier jour, je n’étais pas Captain courage. Néanmoins, une fois arrivé dans le service, c’est la démystification : finalement, ce n’est qu’un service plus ou moins comme les autres, avec des patients, des traitements, des problèmes et des solutions. Les patients sont un peu moins prévisibles, un peu plus variés qu’en maison de retraite.

En dehors de ça, pas de quoi déclencher d’hypogonadisme (je révise, faut bien que ça me serve à quelque chose !).

Pour ce qui est de l’équipe, comme d’habitude, je m’en sors bien : beaucoup de jeunes, tous très ouverts d’esprit et suffisamment patients pour que je puisse poser toutes les questions complètement à l’ouest que j’ai dans ma petite tête d’étudiant. Et surtout, ils m’encouragent à le faire. Le plaisir est total. Valium & Mogadon < 3.