LES IADE EN MAL DE RECONNAISSANCE - L'Infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015

 

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Caroline Coq-Chodorge  

Des discussions officielles se sont ouvertes sur l’évolution des compétences des infirmières anesthésistes. Mais le ministère de la Santé refuse de reconnaître la profession comme une pratique avancée.

Après le mouvement de 2010, grâce auquel elles ont obtenu le grade master, les infirmières anesthésistes se remobilisent : les collectifs régionaux, qui ont appelé à la grève le 1er octobre, préparent un mouvement national début janvier. Ils veulent peser sur des discussions ouvertes avec la direction générale de l’offre de soins (DGOS) sur l’avenir de la profession. Mais la première réunion a été une douche froide : la DGOS a expliqué ne pas avoir de mandat pour discuter des salaires, de la pénibilité et du positionnement statutaire des Iade. « L’exercice en pratique avancée, prévu par le projet de loi de santé, qui crée une profession intermédiaire entre les paramédicaux et les médicaux, nous est refusé », s’émeut Bruno Huet, vice-président du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia).

Un corps spécifique

Le 5 novembre, la deuxième réunion avec la DGOS a permis de « rentrer dans le dur de la pratique », selon Vincent Porteous, de l’Union fédérale médecin infirmières cadres et techniciens (UFMICT) CGT. Les pratiques des Iade sont passées au crible. « Nous avons l’occasion de décrire notre action au quotidien dans le bloc opératoire, se félicite Gérald Delarue, président de l’Association nationale des étudiants Iade (Aneia). Nous voulons que soit reconnue notre analyse clinique, réflective : nous sommes capables de réajuster des choix, en autonomie par rapport au médecin. » Le rôle propre des Iade au cours de la visite pré-anesthésique a, par exemple, été évoqué : contrôle des bilans pré-opératoires, des traitements suivis, préparation à l’hypnose, etc. La DGOS envisage « de nouvelles délégations de compétences, précisées par circulaire », explique Bruno Huet. Mais ce n’est pas suffisant. Le 7 novembre, s’est tenue à Paris une réunion de tous les responsables des collectifs locaux Iade. « Nous voulons la reconnaissance d’un corps spécifique Iade, au même niveau statutaire que les infirmières de pratique avancée », déclare Vincent Porteous. Et pour mieux asseoir l’exercice en pré-hospitalier, le collectif demande « l’adjonction de l’adjectif urgentiste au diplôme ».

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