l’ENJEU DE LA PRÉVENTION - L'Infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015

 

ESCARRES

ACTUALITÉS

FOCUS

Clarisse Briot  

Les résultats de la campagne « Sauve ma peau », pilotée par l’ARS Île-de-France, ont été présentés début novembre par le Snitem(1).

Le développement des escarres est « un problème de santé publique mal connu, qui coûte 3,5 milliards d’euros par an, dépensés essentiellement dans le traitement », a rappelé Philippe Chêne, président du groupe de support d’aide à la prévention et au traitement des escarres du Snitem. Alors qu’en 2030, le nombre de personnes à risque devrait dépasser le million, améliorer la prévention est un enjeu de taille. « Face aux escarres, tout le monde sait ce qu’il faut faire et a envie de faire, a déclaré le Dr Samia Levy-Djebbour qui a chapeauté la campagne “Sauve ma peau”. Mais on se heurte à des freins organisationnels. » Parmi eux, l’absence d’objectifs exprimés, d’indicateurs, de formation ou encore la difficulté d’accès au matériel. Plus de 200 établissements sanitaires et médico-sociaux d’Île-de-France se sont donc attachés, de septembre 2013 à juin 2014, à mettre en œuvre cinq bonnes pratiques : un pilotage pluri-professionnel, une évaluation continue du risque, une prévention adaptée en matière de supports et de mobilisation, une réaction précoce dès la rougeur, et enfin, de la formation et de l’éducation. Avec un objectif : éviter les escarres graves ; et un outil mobilisateur : des compteurs affichant les résultats jour après jour.

Économie de 12 millions

500 professionnels dans 128 établissements sont allés au bout de la démarche. À la clé, une amélioration des pratiques de dépistage (notamment de réévaluation du risque) et de prévention (meilleure pertinence des matelas). L’impact se traduit en chiffres : sur les 27 903 patients ou résidents à risque identifiés, seuls 953 ont développé des escarres supérieures au stade 1. « Nous estimons avoir évité à 10 % des patients à risque de développer une escarre, ce qui génère une économie de 12 millions d’euros », se félicite Samia Levy-Djebbour. Une exemplarité régionale qu’il reste désormais à faire rayonner.

1- Syndicat national de l’industrie des technologies médicales.

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