INFIRMIÈRES HORS LES CLOUS - L'Infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015

 

DÉONTOLOGIE

ACTUALITÉS

À LA UNE

A. M.  

De nombreuses IDE se laissent tenter par les thérapies non-conventionnelles… flirtant parfois avec les limites légales imposées à la profession.

Hypnose, sophrologie, toucher-massage… Introduites à l’hôpital, diffusées par la formation continue, les pratiques non-conventionnelles séduisent de plus en plus d’IDE. Si la grande majorité des soignantes veulent simplement améliorer le bien-être des patients, quelques professionnelles – essentiellement des Idel – ont fait l’objet de signalements auprès de la Miviludes ou de l’Ordre national des infirmiers. « Certaines infirmières peuvent avoir envie d’arrondir leurs revenus en proposant d’autres services », commente Anne Josso, de la Miviludes.

L’hydratation colonique, la kinésiologie et la constellation familiale sont des pratiques souvent mises en cause. L’article R. 4312-3 du code de la santé publique stipule en effet que l’IDE « n’accomplit que les actes professionnels qui relèvent de sa compétence », ce qui exclut les massages entrant dans le champ d’exercice exclusif des masseurs-kinésithérapeutes, ou encore l’irrigation colonique, dès lors qu’elle est faite sans prescription. Quant à la constellation familiale, technique psychologisante qui établit un lien entre le malaise physique du patient et un traumatisme vécu par ses ascendants, elle entre dans le cadre de l’article R. 4312-19, qui interdit à l’IDE de proposer « comme salutaire ou sans danger, un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ».

S’agissant de pratiques reconnues, mieux vaut s’en tenir aux indications recommandées : pour l’hypnose, le récent rapport de l’Inserm met en avant son intérêt en peropératoire, dans la prise en charge de la colopathie fonctionnelle et du syndrome de stress post-traumatique.

En tant que garant de la déontologie, l’ONI intervient, par exemple, pour faire retirer les mentions du titre ou du diplôme d’infirmier d’un site vantant une pratique non éprouvée. Une procédure disciplinaire peut être engagée.

« Mais nous ne sommes pas compétents pour dire s’il s’agit d’une dérive sectaire, précise Didier Borniche. C’est pour cela que nous avons signé une convention avec la Miviludes. Elle vise notamment à former des référents départementaux. »

Articles de la même rubrique d'un même numéro