LES INFIRMIÈRES S’ÉMANCIPENT - L'Infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015

 

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LAURE MARTIN  

La commission de la santé publique du Conseil national a mis en consultation jusqu’au 14 août un projet prévoyant d’accroître l’autonomie des infirmières pour les soins de base.

Le statut des personnels infirmiers est en passe d’être revalorisé en Suisse. Un texte législatif envisage la révision de la loi fédérale sur l’assurance maladie afin d’ « améliorer l’image depuis bien longtemps obsolète selon laquelle ces derniers ne seraient que des auxiliaires », souligne la commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national, dans un rapport. Ce projet illustre la volonté du législateur de mieux prendre en considération les compétences spécifiques des infirmières et de renforcer le rôle qu’elles jouent dans le système de soins. Comment ? En faisant en sorte qu’elles ne soient plus mandataires d’une prescription médicale pour prodiguer une partie de leurs prestations de soins : évaluation, conseil, coordination et soins de base. Les soins de traitements sont exclus du dispositif et devront toujours être dispensés sur prescription ou sur mandat d’un médecin. Qu’elles soient indépendantes ou salariées (d’un hôpital, d’un établissement médico-social, etc.), les infirmières devraient pouvoir accéder directement aux patients. Elles rejoindraient, ainsi, les médecins et hôpitaux sur la liste des fournisseurs de soins admis à pratiquer directement à la charge de l’assurance obligatoire.

Attractivité du métier

L’auteur de l’initiative, Rudolf Joder, membre de l’Union démocratique du centre, a avancé comme argument qu’en raison du vieillissement croissant de la population et du caractère chronique de nombreuses maladies, l’importance des soins est appelée à augmenter considérablement. Et depuis l’introduction de la rémuneration forfaitaire par cas à l’hôpital, les patients rentrent plus rapidement chez eux et ont besoin de soins particulièrement qualifiés.

En parallèle, une pénurie de personnel soignant est constatée. Il estime donc qu’accorder plus d’autonomie aux infirmières augmenterait l’attrait du métier, faciliterait le recrutement de jeunes professionnelles et contribuerait à ce que le personnel soignant qualifié ne quitte pas prématurément le métier. Selon lui, la réglementation proposée participera également à la réduction des dépenses, sans accroître le volume des prestations.

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