Incollable sur le D.U. - L'Infirmière Magazine n° 352 du 01/10/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 352 du 01/10/2014

 

GUIDE

DOSSIER

Où, quand, comment ? Entreprendre une démarche de formation professionnelle, via un diplôme universitaire, ne s’improvise pas. Voici quelques conseils pour le préparer au mieux.

Quelle reconnaissance ?

Dans notre système universitaire, un diplôme d’université (D.U. ou D.I.U.), parfois appelé D.E. pour diplôme d’établissement, n’octroie pas une équivalence avec un diplôme national (comme la licence ou le master). Il est délivré en son nom par une université ou un grand établissement, comme le Conservatoire national des métiers (Cnam) ou encore, par un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, telle l’École des hautes études en santé publique, qui a toute autonomie pour fixer le contenu des enseignements et le prix de la formation. Le D.U. a pour objectif de permettre un approfondissement des connaissances dans un domaine spécifique et de nourrir un enrichissement professionnel et personnel. Des établissements de santé – entendus ici au sens large – l’exigent pour des postes spécifiques, tandis que les autres, sans en faire un préalable de recrutement, l’apprécient également. En revanche, dans le cadre du dispositif de validation des acquis professionnels, les D.U. et les D.I.U. permettent l’inscription à des formations universitaires, en master 1 voire parfois en master 2 selon le parcours et le profil professionnel des candidats – il faut savoir que les modalités d’accès varient d’une université à l’autre. Les D.U. n’ont pas, non plus, d’équivalence en Europe et au-delà. Mais, ils sont appréciés dans des pays comme le Canada, la Belgique ou la Suisse.

Plutôt D.U. ou D.I.U. ?

Comme son nom l’indique, le D.I.U. est organisé conjointement par deux ou plusieurs universités qui mettent en commun des moyens et des enseignements. Ainsi, une partie de la formation peut être dispensée par l’université A, une autre par l’université B. L’université de Nantes propose, par exemple, un D.I.U. de santé au travail qualification infirmière qui se déroule sur six université. Attention toutefois en amont de l’inscription car les sites de formation peuvent être éloignés géographiquement, ce qui peut générer des frais de déplacement et de séjour supplémentaires.

Comment choisir son D.U. ?

C’est le projet professionnel qui détermine le choix d’intégrer tel ou tel D.U. Cette étape nécessite donc une démarche « introspective » sur sa pratique : analyse des points forts et des points faibles, repérage des manques théoriques à combler, les acquis et connaissances à conforter ou à mettre à jour. Les orientations du plan de formation de l’employeur ou du pôle de rattachement peuvent aussi influencer le choix. Si le service est engagé dans une démarche de lutte contre les infections nosocomiales, il sera sans doute plus facile d’obtenir un D.U. dans ce domaine… Une fois les objectifs identifiés, il faut procéder en quelque sorte à une « étude de marché » pour comparer les besoins à l’offre. Le plus simple est d’abord d’examiner l’offre de formation de proximité. Les universités sont implantées dans toutes les régions et, par définition, les CHU sont toujours adossés à une faculté de médecine. Certaines universités a priori non spécialisées dans le champ santé, proposent également des D.U. pouvant intéresser les infirmières. C’est le cas, par exemple, de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec un D.U. dédié aux responsables d’Ehpad et ouvert aux infirmières. Aujourd’hui, grâce à Internet, ces recherches sont bien sûr grandement facilitées, puisque toutes les universités, ou presque, ont un catalogue en ligne qui détaille leur programme. Pour autant, le bouche-à-oreille n’est pas à négliger pour trouver son bonheur et s’assurer de la qualité de la formation. Les associations d’infirmières peuvent aussi être une porte à laquelle frapper pour se renseigner, sans oublier le service de formation de son établissement. à noter, enfin, que le Centre national d’enseignement à distance (www.cned.fr) propose également plusieurs D.U. dans le domaine de la santé.

Quid des DPC ?

Le développement professionnel continu (DPC) est désormais une obligation de formation individuelle et annuelle pour les professionnels de santé. Pour être valide dans ce cadre, la formation doit être dispensée par un établissement habilité par l’organisme gestionnaire du DPC (OGDPC). C’est le cas de la plupart des universités proposant des formations à des professionnels de santé. Cependant, tous les D.U. santé de l’université ne sont pas automatiquement valables pour le DPC. Les D.U. estampillés DPC le sont d’ailleurs rarement entièrement. Seuls des modules de formation (ou même quelques heures de ces modules) peuvent l’être. Ces informations sont précisées par le service de formation continue de chaque université ou l’unité de formation et de recherche (UFR) qui organise et anime le D.U. Suivre un D.U. « labellisé » DPC, c’est évidemment faire d’une pierre deux coups…

À quel moment faire un D.U. ?

Les universités demandent parfois deux ou trois ans d’expérience professionnelle aux candidats. Pour le reste, il n’existe pas de règles. Des infirmières entament un D.U. peu de temps après leur D.E. quand d’autres ont dix, quinze, vingt ans de métier derrière elles. Le besoin ou l’envie de suivre une formation universitaire peuvent naître à n’importe quel moment d’une carrière comme, à l’occasion d’un changement de poste. Une fois de plus, c’est le projet professionnel et personnel qui va déterminer s’il est opportun d’entreprendre ce type de formation. Il faut aussi mesurer sa capacité d’engagement. Un D.U. demande, en effet, un investissement personnel relativement important et plus encore s’il faut rédiger un mémoire en fin de parcours. Il est donc nécessaire de mesurer la possibilité de concilier durant quelques mois études, vie professionnelle et vie personnelle.

Quand faut-il s’inscrire ?

Une formation de type D.U. se prévoit au moins un an à l’avance. En effet, ce souhait devra, dans le cadre de la formation continue, être examiné au préalable par l’employeur au regard de son plan de formation et des moyens de financements dont il dispose. Certains établissements ont d’ailleurs mis en place des dispositifs type « commission D.U. » qui passent à la loupe le projet professionnel du candidat et qui prend aussi en compte l’avis de la hiérarchie, le plus souvent celui du cadre de santé de proximité. à ce stade, une lettre de motivation est déjà souvent demandée aux candidats. Les périodes d’inscription varient d’une université à l’autre en fonction du début des cours. Certains sont calqués sur l’année universitaire, tandis que d’autres débutent en novembre, décembre, voire janvier. Des universités demandent, par ailleurs, une préinscription. Si des D.U. naissent chaque année, d’autres sont également supprimés, notamment, faute de « combattants ».

Comment financer mon D.U. ?

Plan de formation « maison », congé individuel de formation (CIF), congé de formation professionnel (CFP), droit individuel à la formation (DIF), développement professionnel continu (DPC)… Différents dispositifs existent pour financer un D.U. ou un D.I.U., que l’on soit fonctionnaire ou contractuel de la fonction publique ou salarié du secteur privé, intérimaire ou privé d’emploi. Tous prennent en charge le coût pédagogique de la formation et le maintien total ou partiel de la rémunération et certains couvrent également les frais de déplacement et d’hébergement. En revanche, les frais d’inscription à l’université restent généralement à la charge du salarié. Certains établissements demandent également à leur personnel en formation d’en prendre une partie sur leur temps personnel (congés ou RTT). Pour savoir quelle formule de financement convient le mieux au projet de formation, il est nécessaire de se renseigner auprès de son employeur ou de l’université. Idem pour le DPC car, pour les salariés, les modalités ne sont pas encore parfaitement arrêtées… Enfin, on peut évidemment décider de financer son D.U sur ses deniers personnels et en prenant des congés. Cette solution peut être évidemment plus coûteuse, bien qu’elle puisse être financée tout ou en partie par un CIF ou un DIF, mais elle a l’avantage de laisser toute latitude sur le choix du diplôme universitaire.

SAVOIR PLUS

→ Trouver une université en France

www.enseignementsup-recherche.gouv.fr

→ CNED

Formations en ligne et cours par correspondance

www.cned.fr

→ Organisme gestionnaire du DPC

www.ogdpc.fr