Les perturbateurs endocriniens - L'Infirmière Magazine n° 349 du 15/07/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 349 du 15/07/2014

 

FORMATION CONTINUE

QUESTIONS SUR

MARIE FUKS  

Madame M. a l’intention d’allaiter son enfant. Elle a entendu parler des perturbateurs endocriniens et des débats qu’ils suscitent. Elle s’inquiète de savoir si le lait maternel risque d’exposer son bébé à ces substances toxiques.

Face à cette question légitime pour une future maman, l’infirmière, la puéricultrice ou la sage-femme doivent être en mesure de les sensibiliser aux mesures d’éviction concernant certains produits. Cela nécessite de mieux connaître ces contaminants environnementaux.

Que sont les perturbateurs endocriniens ?

La définition proposée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2002 est celle qui est retenue par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) : « Un perturbateur endocrinien [PE] est une substance exogène ou un mélange de substances qui altère la (es) fonction (s) du système endocrinien et cause, par conséquent, des effets adverses sur la santé d’un organisme intact, de sa descendance ou de ses (sous) populations. » De manière générale, il s’agit de substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle (lire tableau p. 34) qui se caractérisent non pas par un effet toxique direct mais par une modification du système de régulation hormonale susceptible de provoquer un effet toxique.

Comment ces molécules agissent-elles ?

Ces molécules ont plusieurs modes d’action, décrits dans le rapport rendu par Gilbert Barbier(1). Le perturbateur endocrinien peut :

– « Imiter l’action d’une hormone naturelle : elle se fixe sur le récepteur cellulaire et entraîne une réponse normale (effet agoniste) ;

– Se lier au récepteur hormonal et empêcher l’émission d’un signal, elle entrave alors l’action des hormones. (effet antagoniste) ;

– Gêner ou bloquer le mécanisme de production ou de régulation des hormones ou des récepteurs et, ainsi, modifier les concentrations d’hormones naturellement présentes dans l’organisme ».

Connaît-on le niveau d’exposition à partir duquel les PE sont toxiques ?

La toxicité des perturbateurs endocriniens n’est pas fonction de la dose de produit à laquelle l’organisme est exposé mais du stade de développement auquel il se trouve au moment de l’exposition. Les périodes d’exposition les plus sensibles du cycle de vie ou « fenêtres de vulnérabilité » sont : la vie prénatale, la petite enfance et la puberté, car elles induisent des effets sur la santé de l’enfant, du futur adulte et de sa descendance sur plusieurs générations. Cette approche selon laquelle « ce n’est pas la dose d’exposition aux perturbateurs endocriniens qui fait le poison mais la période d’exposition » est aujourd’hui prise en compte par la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), lancée par les Pouvoirs publics le 29 avril dernier. Celle-ci valide également que leur toxicité tient au fait qu’ils peuvent être plus nocifs à faibles doses qu’à fortes doses (deux doses séparées de Bisphénol A [BPA]) dans un rapport de 1 à 10 millions induisent les mêmes effets) et qu’il existe un effet cumulatif (récurrence de l’exposition à un même PE) et un effet cocktail (l’association de substances amplifie le risque).

Enfin, deux phénomènes sont avérés : le mécanisme épigénétique, c’est-à-dire la latence entre l’exposition et l’effet (les effets vont survenir alors qu’il n’y a plus de traces directes de la substance dans l’organisme), et l’effet transgénérationnel (impact sur plusieurs générations successives, à l’instar du Distilbène® (lire À savoir, p. 35), par exemple.

Y a-t-il aujourd’hui un consensus sur leur nocivité pour la santé ?

L’effet nocif des perturbateurs endocriniens est aujourd’hui scientifiquement avéré, comme en témoigne l’état de la science réalisé par l’OMS et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) publié en février 2013(2). « Au cours des 10 dernières années, les connaissances ont suffisamment progressé pour que l’on puisse dire que l’on est passé d’une hypothèse à un degré de certitude élevé partagé par la communauté scientifique », indique André Cicolella, chimiste-toxicologue, président du Réseau environnement santé (RES) et conseiller scientifique de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Par ailleurs, deux rapports(1)(3), confirment la robustesse des données scientifiques quant à l’implication des PE dans la recrudescence de maladies environnementales et soulignent l’urgence d’agir. Ces travaux se sont notamment concrétisés par l’abandon du critère de niveau d’exposition dans les recommandations des instances scientifiques de l’Union européenne (UE) et l’adoption par le Parlement européen, le 14 mars 2013, d’une résolution « sur la protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens ».

En l’état actuel des connaissances, combien de PE sont identifiés ?

Sur les 143 000 substances chimiques mises sur le marché, seulement 3 % sont documentées. Face à cette « ignorance toxique », le Secrétariat international des produits chimiques (ChemSec(4)) établit et met régulièrement à jour, d’après les derniers travaux scientifiques, une liste des substances extrêmement préoccupantes selon les critères du Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques (REACH). Cette liste regroupe les perturbateurs endocriniens mais aussi toutes substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, justifiant une substitution immédiate nécessaire (SIN). Actuellement, la liste SIN(5), recense 626 substances chimiques. Par ailleurs, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé plusieurs PE (diéthylstilbestrol (Distilbène®), benzo (a) pyrène, dioxine dite Sévéso [2, 3, 7, 8 TCDD], polychlorobiphényles [PCBs]), en groupe 1, ce qui signifie qu’il existe des preuves suffisantes de leur cancérogénicité chez les animaux de laboratoire et des preuves solides chez les humains exposés et qu’ils sont, par conséquent, considérés comme substance cancérogène pour l’homme.

Quelles sont les principaux perturbateurs endocriniens ?

Les PE peuvent avoir une origine naturelle (génistéine de soja = phyto-oestrogènes présents dans une grande variété de plantes ; zéaralénone = mycotoxine présente dans les silos à céréales) ou artificielle (hormones de synthèse type contraceptif, traitement de la stérilité ou substances chimiques de synthèse fabriquées avec des objectifs industriels variés). Ces dernières, les plus nombreuses et les plus exposantes pour la population, ont des effets secondaires non recherchés sur le système endocrinien animal et humain. Les principaux perturbateurs endocriniens de l’environnement en termes d’exposition sont : les pesticides organochlorés, herbicides, certains plastifiants (bisphénol A, certains phtalates), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les retardateurs de flamme, certaines dioxines ou apparentés (polychhlorobyphényles, PCB), etc. Le tableau ci-après (lire p. 34) indique les principales familles de molécules ayant un effet perturbateurs endocriniens et leurs sources potentielles.

Quels sont les sources d’exposition et les modes de contamination ?

Les PE sont constitutifs de nombreux produits industriels (aliments, médicaments, cosmétiques, produits phytosanitaires, emballages…). Ils sont présents au niveau du ruissellement des terres agricoles, de l’eau (nappes phréatiques contaminées), des rejets d’incinération des déchets et des effluents industriels et urbains. Les animaux et les êtres humains peuvent y être exposés par contact cutané, ingestion de nourriture, de poussière et d’eau ou encore inhalation de gaz et de particules présents dans l’air. La peau, les voies digestives et le système respiratoire constituent les principales interfaces de contamination.

Quels sont les maladies et problèmes de santé à l’origine desquels les PE sont impliqués ?

La déclaration de Paris, publiée en 2012, à l’issue du colloque « Maladies liées aux stress environnementaux au cours du développement : Preuves et Mécanismes » organisé par la « Society of Toxicology » établit un lien entre l’augmentation de la prévalence de nombreuses grandes maladies et atteintes fonctionnelles et des déséquilibres nutritionnels et/ou des expositions environnementales aux substances chimique : obésité, diabète, hypertension artérielle (HTA), maladies cardiovasculaires (MCV), asthme et allergies, certains types de cancers (hormono-dépendants, tels que cancer du sein et de la prostate), maladies immunes et auto-immunes, maladies neuro-développementales et neuro-dégénératives, puberté précoce et infertilité, ostéoporose, dépression, schizophrénie et sarcopénie.

Connaît-on le niveau d’imprégnation de la population française ?

En 2011, pour la première fois en France, des mesures des concentrations biologiques de plusieurs polluants chimiques de l’environnement dans les tissus et liquides biologiques (sang, urine, cheveux, etc.) ont été réalisées par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) sur un échantillon de personnes de 3 à 74 ans(6). 42 biomarqueurs d’exposition (pour la plupart PE) ont été étudiés : 11 métaux (antimoine, arsenic, cadmium, chrome, cobalt, étain, mercure, nickel, plomb, uranium, vanadium), 6 polychlorobiphényles (PCB) et 3 familles chimiques de pesticides (organochlorés, organophosphorés, pyréthrinoïdes). Les résultats indiquent que la population française présente des niveaux d’exposition aux métaux lourds et aux pesticides organochlorés équivalents à ceux observés à l’étranger et relativement bas. En revanche, les niveaux d’exposition aux PCB et autres pesticides, sont significativement plus élevés – 5 fois plus – que ceux observés aux États-Unis et en Allemagne et une faible proportion de la population dépasse les seuils sanitaires pour les PCB. Ces résultats permettent d’établir des valeurs de référence, d’identifier des groupes plus exposés et de définir des recommandations de gestion des risques. Par ailleurs, l’étude « Esteban »(7) (InVS, avril 2014) permettra d’affiner l’état de santé de la population vivant en France et de mesurer son exposition à plus d’une centaine de substances chimiques présentes dans l’environnement. Les résultats, prévus en 2016, permettront de déterminer les populations surexposées à certains polluants, d’éclairer sur les facteurs qui conditionnent les niveaux d’exposition aux substances présentes dans l’environnement et de mettre en place des actions de prévention et de gestion des risques.

La présence de PE dans le lait maternel doit-elle remettre en question l’allaitement ?

Les travaux publiés montrent une corrélation forte entre les concentrations maternelles et fœtales de certains retardateurs bromés (Frederiksen et al. 2010) et des concentrations importantes de polybromodiphényléthers (PBDE) dans le lait maternel, qui varient en fonction de l’âge de la femme et des naissances préalables. Elles sont plus faibles chez les femmes jeunes ayant déjà eu un enfant (Kang et al. 2010)(8). La multiplicité des contaminants et les concentrations parfois très au-dessus des valeurs limites doivent être pondérées par les impacts réels des composés chimiques contenus dans le lait qui, partiellement objectivés, justifient la mise en place d’une politique de prévention des risques, de restriction voire d’interdiction d’utilisation de certains produits au profit du maintien de l’allaitement qu’« il ne faut surtout pas remettre en question », confirme le Pr Damien Cuny de la faculté de Pharmacie de Lille. « Son bénéfice est important et il est tout à fait possible, comme pour d’autres risques comme le tabac ou l’alcool ou certains médicaments, de limiter l’exposition des femmes enceintes aux composants chimiques à risque grâce à une information et une prévention bien faite par les professionnels de santé. »

Quelles sont les dispositions prises pour prévenir l’exposition des personnes aux PE ?

La prévention dans ce domaine est compliquée en raison du caractère « ubiquitaire » de l’exposition et du fait que tous les perturbateurs endocriniens ne sont pas identifiés. Pour l’heure, l’un des moyens les plus efficaces est l’interdiction des substances réputées nocives à l’instar du dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), mondialement interdit depuis 1973. En France, la fabrication et la commercialisation des jouets et articles de puériculture contenant des phtalates sont interdites depuis 1999. Quelques pesticides dont le chlordécone (insecticide utilisé contre le charançon du bananier) et l’atrazine (herbicide) sont également interdits d’usage. Depuis le 1er janvier 2013, tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du BPA et destiné aux enfants de moins de 3 ans est interdit et cette mesure s’appliquera à tous les consommateurs à compter du 1er janvier 2015. En outre, dans l’attente d’une interdiction complète, ces conditionnements alimentaires doivent comporter un avertissement sanitaire déconseillant leur usage aux femmes enceintes, aux femmes allaitantes et aux nourrissons et enfants en bas âge. Pour tous les autres perturbateurs endocriniens non encore interdits, le principe de précaution adopté en France par l’Assemblée nationale en juin 2004, s’applique dans l’attente d’études complémentaires. Cela revient à inviter la population à adopter des règles d’« hygiène chimique » en évitant l’usage et l’exposition aux produits contenant les substances à risque. Facile à dire, moins facile à faire en pratique si ce n’est, au-delà du « bio », de conseiller les produits issus des filières écolabellisées. Quant aux perturbateurs endocriniens volatils, il est important de savoir que les établissements recevant des enfants de moins de six ans (écoles et crèches) sont dans l’obligation de réaliser des mesures de la qualité de l’air intérieur avant le 1er janvier 2015 (décret n° 2011-1728 du 2 décembre 2011) et que ces mesures ne seront obligatoires pour les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, pourtant particulièrement exposés, qu’à partir de 2023. « Cela devrait encourager les soignants à investir le champ de « l’expologie »(9), commente André Cicolella. Parce qu’ils sont les mieux placés pour faire œuvre utile auprès des patients dans ce domaine encore peu connu du grand public mais aussi, pour que ces questions, encore trop rarement prises en compte dans les établissements de santé, soient érigées en « Priorité pour la santé de tous », personnels et patients. »

1- Perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution, rapport n° 765 (2010-2011) de Gilbert Barbier, présenté au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), juillet 2011. www.senat.fr (suivre : http://petitlien.fr/7brb)

2- Åke Bergman, Jerrold J. Heindel, Susan Jobling, Karen A. Kidd R. Thomas Zoeller « State of the Science of Endocrine Disrupting Chemicals », 2012, rapport conjoint WHO/Unep. www.unep.org (suivre http://petitlien.fr/7br9)

3- Rapport sur la stratégie européenne en matière de PE, présenté par J.-L. Roumegas, février 2014.

www.assemblee-nationale.fr (suivre : http://petitlien.fr/7brd)

4- www.chemsec.org/what-we-do/sin-list

5- http://w3.chemsec.org/

6- Exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement, tome 1 – « Présentation générale de l’étude, Métaux et métalloïdes », InVS, 2011, 151 p.

www.invs.sante.fr (suivre : http://petitlien.fr/7brf)

7- www.invs.sante.fr (suivre : http://petitlien.fr/7brg)

8- Contamination du lait maternel par les polluants organiques persistants environnementaux, Pr Damien Cuny, Caroline Lanier Groupe de biosurveillance environnementale, LSVF, Colloque « Perturbateurs endocriniens : quels impacts chez les publics fragiles, quel rôle pour les professionnels ? », juin 2013.

9- L’expologie (Exposure Science) est la science de l’évaluation des expositions : ensemble des méthodes et des techniques permettant d’évaluer les incidences sanitaires d’un risque environnemental sur une population donnée.

www.cairn.info (suivre : http://petitlien.fr/7brh)

POINT DE VUE

Quel rôle pour les soignants ?

OLIVIER TOMA PRÉSIDENT DU COMITÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN SANTÉ (C2DS)

→ Les soignants ne le savent pas mais ils sont, comme tous les personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux et toutes les personnes qui les fréquentent, très exposés, dans le cadre de leur travail, aux perturbateurs endocriniens de l’air contenus dans les composés organiques volatils (COV) et aux produits chimiques absorbés via l’alimentation ou la peau (produits d’hygiène, cosmétiques utilisés en maternité, par exemple). Mais cela ne se limite pas à leur exercice professionnel. Redevenus citoyens, ils la subissent comme tout un chacun dans leur vie quotidienne. Toutefois, à la différence du citoyen lambda, les soignants jouent un rôle de référent et d’exemplarité et sont investis d’un capital confiance très important. Dès lors, les conseils qu’ils prodiguent sont assortis d’une caution médicale rassurante. Il est donc indispensable qu’ils se forment à la toxicologie et à la prévention de l’exposition aux PE pour être en capacité de se protéger eux-mêmes et de bien renseigner et conseiller leurs patients. Ensuite, il est important que les établissements développent une politique volontaire pour réduire les impacts environnementaux sur la santé du personnel. Celle-ci passe notamment par une politique d’achat très exigeante reposant sur l’étude systématique des fiches de données de sécurité des produits et des dispositifs. Ces fiches très instructives reprennent les conditions d’utilisation, de stockage, d’élimination en fin de vie ainsi que la liste des composants et des risques associés. Au-delà de ces grands principes, des actions aussi simples qu’essentielles peuvent également être mises en œuvre dans la pratique quotidienne. Elles font l’objet d’une campagne d’engagement sur 10 éco-gestes lancée par le C2DS auprès de tous les établissements pour améliorer la qualité de l’air intérieur.

Pour tout renseignement :

http://c2ds.eu/page.php?id=23

PATIENTES

Les conseils aux femmes enceintes

Parce qu’ils peuvent contaminer le fœtus in utéro (les produits chimiques franchissent la barrière placentaire) et le nourrisson via le lait maternel ensuite, il est important de sensibiliser les futures mamans à certains mesures d’éviction :

– Éviter avant la grossesse mais, surtout, pendant et après (au moins durant l’allaitement), les travaux de peinture qui exposent aux composés organiques volatils (COV) ;

– Être très attentifs aux produits cosmétiques utilisés et demander conseil au pharmacien pour choisir les plus inoffensifs pour soi et pour le futur enfant ;

– Aérer tous les jours et par tous les temps le logement (chambres en particulier) ;

– S’interdire l’usage des produits phytosanitaires pour l’entretien du jardin. Tous ces produits contiennent des perturbateurs endocriniens qui, du fait de leur caractère lipophile, peuvent se retrouver dans le lait. À Lille, de nombreuses actions de formation à la toxicologie et à la prévention de l’exposition aux perturbateurs endocriniens sont mises en œuvre dans le cadre de la formation initiale ou continue des personnels soignants (infirmières, ILDE, médecins et pharmaciens).

« Les infirmières hospitalières et libérales sont particulièrement intéressées par les sessions de mise à jour des connaissances concernant la qualité de l’air intérieur, les polluants domestiques et les sources d’allergènes, poursuit le Pr Damien Cuny, de la faculté de Pharmacien de Lille. Dans le cadre des formations que nous concevons sur ces thématiques nous sommes en train d’élaborer un module d’enseignement en e-learning, qui facilitera l’accès à la formation à distance des personnels, sur le thème Pollution atmosphérique et santé. »

Une démarche qui mérite de faire école tant il est vrai que la problématique santé/environnement n’est pas encore suffisamment intégrée dans la formation et la pratique des soignants.

À SAVOIR

Le diéthylstil-bestrol (Distilbène® ou DES) est un œstrogène synthétique prescrit entre 1948 et 1977 pour prévenir les risques d’avortements spontanés. Il est interdit en France depuis 1977, suite à la découverte d’un lien entre l’administration de DES à des femmes enceintes et la survenue de cancers du vagin, du sein et de l’utérus chez les filles des femmes traitées.