LA SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT EN PARTAGE - L'Infirmière Magazine n° 348 du 01/07/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 348 du 01/07/2014

 

RÉSEAU

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… COLLOQUES

SANDRA MIGNOT  

Maladies génétiques, psychiatrie, allaitement maternel, urgences pédiatriques, retards de diagnostic ou organisation des soins… Le 12e colloque du Réseau mère-enfants de la Francophonie, organisé début juin à Paris, a mis en avant des initiatives infirmières.

Nous sommes une communauté de pratiques, mais aussi un réseau de partage, de transfert et de diffusion des connaissances », a rappelé Fabrice Brunet, président du Réseau mère-enfants de la Francophonie (RMEF) et directeur général du CHU Sainte-Justine, à Montréal. À ce titre, l'hôpital Necker-Enfants malades (AP- HP) s’est largement prêté à l’exercice, avec de nombreuses présentations et l’organisation préalable de stages d’observation dans ses différents services, notamment en maternité et en réanimation.

Deux infirmières mobiles de recherche clinique (IRC) ont commenté leurs activités, qui sont « très variées. Nous pouvons intervenir dans les centres de recherche ou au sein des services dès le processus d’inclusion pour compléter ou préciser l’information des patients, réaliser les soins ou les prélèvements nécessaires à l’étude, vérifier les lots de médicaments préparés, concevoir les procédures IDE… », développe Candice Brunet. Les deux jeunes infirmières ont déjà participé à quatre protocoles de recherche clinique depuis leur recrutement, en juillet 2013, et devraient prochainement s’impliquer dans le développement de la recherche paramédicale au sein de l’établissement.

Dialogue éducatif

Autre action mise en valeur : le rôle des infirmières dans l’éducation thérapeutique des jeunes patients placés sous anticoagulants. Près de 250 enfants sont traités par le centre de référence « Malformations cardiaques congénitales complexes » (M3C) de Necker (AP- HP). « Nous avons élaboré un véritable dialogue éducatif, qui débute dès la consultation d’anesthésie », résume Maladon Traoré, IDE. Tout un parcours a été conçu depuis l’évaluation des be­soins jusqu’au suivi téléphonique à domicile, en passant par une journée initiale incluant un diaporama, des soins, des ateliers pratiques, un jeu de société, un livret, etc. Ce dernier a ainsi été adapté en application pour smartphone pour favoriser la transition vers l’âge adulte.

Quant à Maria Pistuddi, infirmière en pédopsychiatrie de liaison, son intervention a alerté sur l’augmentation du risque suicidaire chez les enfants et adolescents. À Necker, ces jeunes sont systématiquement hospitalisés – en pédiatrie plutôt qu’en pédopsychiatrie, même s’ils ne souffrent d’aucune lésion physique. « Nous traitons toujours la suicidalité comme une urgence, a-t-elle souligné. Toute la difficulté consistant à conjuguer l’urgence et la nécessité de prendre son temps. » Huit jours sont, en général, nécessaires pour permettre la thérapie, le soin et la prévention de la récidive. « D’expérience, une semaine suffit pour observer un remaniement, a appuyé Élise Tordjman, pédopsychiatre. Nous réalisons très peu de transferts en pédopsychiatrie. Et il faut, de toute façon, éviter la surmédicalisation chez l’enfant ; ce n'est jamais bon. »

ALLAITEMENT

LA CONSULTATION FACILITE LES SORTIES

La maternité de l’hôpital Jeanne-de-Flandre, à Lille, a mis en place, il y a 4 ans, une consultation de lactation. En 2013, 16,5 % des nouveau-nés en ont bénéficié. Accessible du lundi au vendredi et même le week-end en urgence, elle est assurée alternativement par un pédiatre, une sage-femme ou une puéricultrice possédant le diplôme IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant). La consultation est proposée au moment de la sortie de maternité aux mères et enfants considérés à risque (primipares, naissances gémellaires, prématurité, difficultés de mise en route de la lactation, etc.). Elle peut aussi être demandée par les jeunes mamans qui rencontrent des difficultés secondaires (douleur, engorgement, crevasses, …) après le retour à domicile. En 2011, 602 passages étaient enregistrés et 894 en 2013. En parallèle, la durée moyenne de séjour est passée de 4,81 à 4,14 jours. Pour l’équipe, pas de doute, « cette consultation a permis de faciliter la diminution de la durée moyenne des séjours en maternité ; soignants et parents ont l’assurance d’un suivi rapproché personnalisé et de qualité ».