Des débuts chaotiques - L'Infirmière Magazine n° 331 du 15/10/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 331 du 15/10/2013

 

MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES

DOSSIER

Les médecines non conventionnelles sont entrées dans les mœurs des Français, et, de plus en plus, au sein même de l’hôpital. Si l’état des lieux est contrasté, le phénomène ouvre le champ d’une médecine plus globale.

De plus en plus de Français les sollicitent : méditer pour réduire le stress, pratiquer l’hypnose ou l’acupuncture pour arrêter de fumer, se rendre chez l’ostéopathe pour se « débloquer », soigner le rhume du petit dernier par homéopathie ou puiser dans les vertus médicinales des plantes… Une myriade de médecines, différentes de la médecine conventionnelle, ou allopathique, s’épanouissent. La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui s’est fort logiquement penchée sur le phénomène, parle du recensement de plus de 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, auxquels quatre Français sur dix auraient eu recours. En plus des cabinets de ville, où elles fleurissent, elles font timidement mais concrètement leur entrée à l’hôpital : 16 CHU ont adoptées une quinzaine d’entre elles.

Recoupant des thérapies très différentes, plus ou moins avancées du point de vue de la recherche clinique et de l’enseignement, on les appelle médecines alternatives, complémentaires, naturelles, douces, ou encore non conventionnelles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retenu les termes « médecines complémentaires et alternatives » (MAC). L’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), qui a publié un rapport sur le sujet en mai 2012, préfère, elle, les termes de « médecines complémentaires » tout court : un point de vocabulaire essentiel pour définir le cadre de la pratique et de l’enseignement de ces médecines qui viennent, précisément, « en complément », et non « en lieu et place » de la médecine allopathique. Impossible de penser, par exemple, à renoncer à la chimiothérapie au profit d’une médecine complémentaire (MC) pour traiter un cancer. La philosophie des MC consiste à utiliser tout ce qui peut améliorer le suivi du patient, sans jamais négliger son traitement allopathique. Une médecine « globale », « intégrative », qui concilierait deux approches en bonne entente, et jouerait à la fois sur le curatif et le préventif. Cela implique aussi le recours à des soins ou outils du « care », du bien-être, qui ne sont pas pour autant des médecines : sophrologie et relaxation, massages et toucher thérapeutique, musicothérapie, balnéothérapie… Pour y voir un peu plus clair, on peut regrouper les traitements selon leur nature : les traitements biologiques naturels (plantes, compléments alimentaires…) ; les traitements psychocorporels (hypnose, yoga, shiatsu…) ; les traitements physiques manuels (ostéopathie, chiropractie, massage…) ; les autres pratiques et approches de la santé (acupuncture et autres branches de la médecine traditionnelle chinoise…).

Timide reconnaissance

Dans un rapport du 6 mars 2013 sur les MC à l’hôpital, l’Académie nationale de médecine (ANM) – qui, à « médecines », préfère le terme de « thérapies » complémentaires –, ne reconnaît que quatre d’entre elles : l’acupuncture, l’hypnose, le taï-chi et l’ostéopathie. Longtemps réticente à se pencher sur la question, l’ANM a initié ce rapport suite à l’inscription des médecines complémentaires dans le plan stratégique 2010-2014 de l’AP-HP (voir Interview du Pr Jean-Yves Fagon). Dans ce travail, l’ANM reconnaît prudemment certains bénéfices, pour un petit nombre d’indications. Ainsi, l’acupuncture et les thérapies manuelles (l’ostéopathie principalement) seraient envisageables pour traiter les douleurs du dos, du cou et de la tête, mais en l’absence de lésion grave. Ou encore l’hypnose, pour traiter les effets secondaires des chimiothérapies, ou dans la prévention des douleurs lors des examens invasifs en pédiatrie. Le taï-chi serait, lui, utile dans la prévention des chutes de la personne âgée. Dans ses recommandations, et dans la lignée du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), l’ANM appelle surtout à une meilleure évaluation clinique de ces médecines, mais également à une meilleure information, des médecins comme des patients. Elle préconise ainsi qu’au cours « du deuxième cycle ou en fin d’études, une information sur les thérapies complémentaires, leur place, leurs limites et leurs dangers » soit dispensée à tous les futurs médecins. Dans son rapport, le comité d’orientation sur les MC de l’AP-HP insiste lui aussi sur la recherche et la formation. Car, de fait, l’évaluation clinique, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, notamment, n’est pas très avancée, même si 11 projets de recherche sur les MC sont inscrits dans le plan stratégique de l’AP-HP, avec un financement de 1,5 million d’euros. Ainsi, l’infirmier Thierry Moreaux, référent MC à l’hôpital Robert-Debré, se réjouit de l’acceptation par le ministère de cette « étude en maternité sur les menaces d’accouchements prématurés : trois groupes seront étudiés, l’un bénéficiant du toucher massage, l’autre, de l’hypnose, le troisième, de rien. L’objectif est de prouver en quoi ces pratiques peuvent faire gagner des semaines de terme, d’évaluer la douleur, la qualité de sommeil… ».

Au CHU de Nantes, l’infirmière Armelle Simon, praticienne de sophrologie et de toucher massage depuis 2009, a déposé une demande de financement de son travail de recherche sur l’impact du toucher massage en secteur d’hématologie stérile, jusqu’à présent sans succès. « Il faut pouvoir mesurer l’impact de façon scientifique. Pour des patients que l’on touche très peu, et quand on les touche c’est souvent pour des soins invasifs, le massage peut les aider à se réapproprier leur corps. La sophrologie, elle, va favoriser l’autonomie du patient, lui donner des outils de relaxation qu’il pourra réutiliser seul, le temps que le médicament agisse, par exemple. Mais les thérapies complémentaires comme celle-ci étant relativement nouvelles, il est important de travailler en toute transparence, d’expliquer, de faire de la recherche. C’est une question de sécurité et de déontologie infirmière », explique-t-elle. Au sein du service d’oncologie, elle est à l’origine d’un « Espace ressources » dédié aux soins infirmiers en toucher massage et à l’accompagnement des familles. Une assistante sociale et une psychologue sont également présentes. « C’est une pièce chaleureuse, avec canapé, tapis, musique, pierres chaudes pour les massages, plantes vertes… », décrit Armelle Simon. Un espace en adéquation avec la philosophie des médecines complémentaires et des soins de bien-être, comme autant de « plus » par rapport au traitement conventionnel.

Stages de méditation

Si les thérapies complémentaires manquent encore de littérature scientifique fiable, c’est aussi parce que certaines méthodes de validation classiques sont parfois inapplicables. Corinne Isnard Bagnis explique qu’une réflexion est justement en cours sur la méthodologie à appliquer. Dans son service de néphrologie de la Pitié-Salpêtrière, la professeure a mis en place des stages de méditation. « La littérature est maigre, confirme-t-elle. En neurosciences, les mécanismes intracérébraux dans la méditation de pleine conscience sont étudiés, les chercheurs travaillent sur les centres de l’attention, sur les processus de contrôle des émotions… Mais, sur la clinique, il n’y a rien. » Elle a découvert les pratiques méditatives de pleine conscience voilà dix ans, aux États-Unis (voir p. XX), et constaté leur rôle dans la réduction du stress et de la douleur dans le cadre de la maladie chronique. « La pratique méditative est faite pour “rien”, décrit-t-elle. La finalité n’est pas de “réaliser quelque chose”, mais de porter son attention sur l’ici et maintenant, de redonner une unicité, un sentiment de congruence à des personnes qui me disent : “cette partie de mon corps, depuis que je suis malade, je ne la sens plus”. »

La professeure construit actuellement un vaste programme de recherche, répond à des appels d’offres plus centrés sur des aspects médico-économiques : « J’ai besoin de convaincre des tutelles, peu sensibles à l’impact de la méditation sur l’image du corps. En revanche, si on leur dit que ça réduit les réhospitalisations, là elles vont être intéressées. » Des inconnues subsistent encore sur les bienfaits des MC. Mais sur le terrain, des praticiens, à l’image du Pr Isnard Bagnis, et des patients peuvent témoigner de multiples bénéfices. Dans le champ de la douleur, les MC ont de très nombreuses applications : l’hypnose (migraines, lombalgies, douleurs cancéreuses…), l’acupuncture (douleurs de la colonne vertébrale, de la femme enceinte, névralgies…), l’ostéopathie (douleurs articulaires et musculaires…), en complément d’un traitement conventionnel, apportent bien souvent une amélioration de l’état général du patient, voire entraînent une disparition de la douleur. Imelda Schwartz Haehnel, chef de service anesthésie du Pôle mère-enfant de l’hôpital de Colmar (Haut-Rhin), propose l’hypnose lors de la consultation anesthésique. Dans son service, 4 médecins anesthésistes sur 6 sont formés à l’outil hypnose, ainsi que 9 des 14 Iade. L’intégration de cette thérapie s’est faite à la suite de la recherche d’un outil pour un patient particulièrement angoissé. « Dans une discipline qui comporte beaucoup de gestes techniques, ça m’a apporté en humanité, en écoute du patient », confie le Dr Schwartz Haehnel.

Plusieurs types d’hypnose

L’équipe a recours à différents types d’hypnose, en complément des techniques anesthésiques classiques. « Par exemple, pour une césarienne en grande urgence, on ne va pas utiliser l’hypnose seule. Il y aura une péridurale et de l’hypnose conversationnelle, explique le docteur. La patiente va se sentir entourée, rassurée, va pouvoir se concentrer sur sa respiration, alors que le monde court autour d’elle. Il faut une personne dédiée pour l’accompagner, accueillir son émotion, travailler avec, valider ses larmes, par exemple, au lieu de dire “mais non, ne pleurez pas”. » L’équipe peut par ailleurs utiliser l’hypnose formelle, notamment pour accompagner le geste technique d’un chirurgien. Par exemple lors d’une hystéroscopie : « La phase de dilatation du col de l’utérus se fait sous anesthésie locale, mais ensuite, le geste technique à l’intérieur n’est pas couvert par l’anesthésie locale. C’est donc l’hypnose qui va aider la patiente », détaille Imelda Schwartz Haehnel.

L’outil hypnose peut aussi être très utile auprès des enfants. Bénédicte Lombart, doctorante en philosophie pratique, a été pendant dix ans cadre de santé de l’unité douleur de l’hôpital Trousseau. « Attention à l’utilisation du mot “hypnose”, à un usage galvaudé, prévient-elle. Mieux vaut parler de méthodes psycho-corporelles à l’intérieur desquelles on trouve des techniques hypnotiques. C’est un support de la communication avec l’enfant. » Dans la lutte contre la douleur, l’hypnoanalgésie consiste à mettre à distance les sensations de douleur : « On balaie la sensorialité de l’enfant, on focalise son attention sur un élément extérieur pour le défocaliser de la douleur de son corps. » Les techniques de captation de l’attention peuvent être des éléments visuels, auditifs, kinesthésiques, gustatifs… Céline Guiot, infirmière puéricultrice et cadre de santé dans le même service, va commencer une formation longue à la fin de l’année. « Ce sont des techniques assez facilement accessibles aux puéricultrices et aux autres infirmières, décrit-elle. Repérer chez le patient ce qui va l’aider à améliorer son état est en lien direct avec notre métier d’infirmière. Nous pouvons ainsi accompagner des ados à l’autohypnose, pour les rendre autonomes le plus tôt possible. » L’hypnose se développe à tel point qu’à l’hôpital d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), elle est incluse dans l’approche globale de la prise en charge du patient. À terme, dans chaque service, il y aura dans chaque équipe au moins un binôme médecin-infirmier référent hypnose. Une soixantaine de soignants sont déjà formés : ils seront bientôt 800. En Bretagne, à Lorient (Morbihan), à la clinique mutualiste de la Porte de l’Orient, le Dr Philippe Langlois, anesthésiste réanimateur, et le Dr François Saudreau, chirurgien vasculaire, pratiquent la chirurgie carotidienne sous hypnose depuis 2005.(1)

Dans le secteur de la cancérologie, les thérapies complémentaires font florès. Selon la Miviludes, près de 60 % des patients en bénéficient.

« Mieux qu’un anxiolytique »

Philippe Jeannin, acupuncteur en oncologie, exerce en libéral et à la clinique parisienne Saint-Jean-de-Dieu (7e arr.). Dans sa spécialité, ils sont tout au plus une centaine. Il décrit sa rencontre avec l’acupuncture comme un miracle : « Gamin et ado, j’étais hyper stressé, angoissé, les contrôles de maths me donnaient mal au ventre pendant trois jours et je rendais copie blanche. Au début des années 1960, on m’a conseillé de consulter le Dr Pierre Regard, acupuncteur. Cet homme a changé ma vie, comme celle de ma mère et de mon frère, poly-allergiques et asthmatiques sévères. J’ai découvert l’acupuncture, j’ai constaté que c’était mieux qu’un anxiolytique. À 15 ans, je savais que je serais médecin acupuncteur. » Mais, dans les années 1970, aucune formation n’existe. Philippe Jeannin se formera pendant sept ans auprès du Dr Regard. L’OMS a reconnu en 1979 les bénéfices de l’acupuncture sur 43 maladies. La Haute Autorité de santé (HAS) française, vient juste de la reconnaître, dans 23 indications. Dans le champ de la cancérologie, elle s’attaque avant tout à la prise en charge des effets secondaires, selon des protocoles très précis, en fonction de chaque cancer. Du sur-mesure. « Nous neutralisons essentiellement les diarrhées, les vomissements, les aphtes, la fatigue, les troubles gastro-digestifs, tout ce qui est psychologique… La phase incisive de notre action, c’est de soutenir l’immunité. Grâce à ça, on évite les piqûres de molécules qui boostent la moelle mais donnent des douleurs articulaires parfois insupportables. En radiothérapie, on évite les brûlures, et face au cancer du sein, les troubles de l’humeur », décrit le praticien. Il ajoute que ce sont les infirmières qui comprennent souvent le mieux son travail : « Elles sont au cœur du sujet, elles ont vu, par exemple, que les deux patients sur dix qui ne vomissaient pas étaient ceux qui avaient recours à l’acupuncture. Quand l’oncologue est dans son protocole sur l’organe, l’infirmière, elle, est la clé de voûte. »

À l’hôpital Sainte-Anne (Paris), le docteur Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, auteur de nombreux ouvrages sur la méditation, est l’initiateur d’ateliers de patients depuis 2004. La technique, à manier avec délicatesse – elle ne peut pas être utilisée avec des patients en phase aiguë, borderline ou délirants –, est à la portée de tous : « Cela consiste à tourner son esprit vers l’instant présent, vers le mouvement de son souffle, les sons que l’on entend, les mouvements de ses pensées, dans une présence attentive et non réactive. » À chaque fin de séance, qui dure deux heures, les patients débriefent avec le psychiatre et le cothérapeute, infirmier ou psychologue. L’objectif étant qu’ils continuent de pratiquer, chez eux. D’ici peu, c’est Florent Dulong, infirmier clinicien, habitué des ateliers du psychiatre, qui prendra le relais de leur animation, aux côtés de la psychologue Anne-Céline Karli. Pour lui, la méditation entraîne de nombreux bienfaits : « Faire prendre conscience des ruminations anxio-dépressives, être patient, s’apaiser, accepter certaines pensées négatives et voir comment faire avec. Dans les ateliers, les patients retrouvent la bienveillance envers eux-mêmes. Éviter les ruminations et les rechutes dépressives peut même limiter la prise d’antidépresseurs ! »

Dans le vaste champ de ces thérapeutiques, il faut veiller à séparer le bon grain de l’ivraie. Le rapport du Sénat d’avril 2013 met en garde contre les dérives sectaires. Le cadre et la réglementation de l’hôpital constituent une quasi-garantie contre le charlatanisme. Mais attention à certaines offres qui pullulent en libéral, et qui ne font l’objet d’aucune validation scientifique. Les patients les plus fragiles peuvent être leurrés. Par le reiki(2), notamment, qui prétend guérir des cancers en détectant un choc émotionnel à l’origine du mal. Ou encore par « l’harmonisation », qui prône la guérison par la prière. Pour le rapporteur du texte, le sénateur Jacques Mézard, « ces pratiques entraînent les malades vers le refus des soins médicaux, et certains en meurent ». Vigilance et information sont indispensables.

1– Voir le reportage du journal Le Télégramme de Brest : http://www.letelegramme.fr/une/lorient-on-opere-les-malades-sous-hypnose-27-03-2009-309940.php

2– Technique d’imposition des mains, d’origine japonaise, qui dissiperait des nœuds énergétiques à l’origine de nos blocages.

BIBLIOGRAPHIE

→ Dr Jean-Marc Benhaiem, François Roustang, L’hypnose ou les portes de la guérison, Odile Jacob, 2009.

→ Dr Thierry Janssen, « Rapprocher les médecines conventionnelles et alternatives », ouvrage collectif (R)évolutions, pour une politique en actes, Actes Sud, 2012.

→ Dr Bérengère Arnal et Martine Laganier, Le cancer du sein, prévention, accompagnement par les médecines complémentaires, Eyrolles, 2010.

→ Éric Lorrain, La phytothérapie, La Boétie, coll. 100 questions, 2013.

→ Miviludes, Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, guide santé et dérives sectaires, La Documentation française, 2012.

→ Dr Frédéric Rosenfel, Méditer c’est se soigner, Les Arènes, 2007.

→ Dr Christophe André, Les états d’âme, un apprentissage de la sérénité, Odile Jacob, 2009.

→ Alternative Santé (ex-L’impatient), mensuel d’information sur les médecines alternatives depuis 1977.

FORMATION

Des qualifications reconnues

→ L’offre de formation en médecine complémentaire ou alternative s’organise et se développe de mieux en mieux, à destination non seulement des médecins, mais aussi des infirmières, sage-femmes, ou encore psychomotriciens.

Il faut distinguer :

– les formations professionnalisantes : pour quatre médecines, le Conseil national de l’ordre des médecins reconnaît des DU mis en place par les facultés de médecine et donnant droit à certains titres et qualifications. Il s’agit de l’acupuncture, de la médecine manuelle-ostéopathie, de la mésothérapie et de l’homéopathie. Depuis le décret de 2007, le diplôme d’ostéopathe donnant droit à l’usage du titre professionnel est aussi délivré par des écoles privées agréées. Enfin, des instituts privés ont engagé une démarche d’enregistrement au Registre national des certifications professionnelles.

– les autres formations universitaires diplômantes : de nombreux DU de facultés de médecine (hypnose, naturopathie, phytothérapie, médecine traditionnelle chinoise, pratiques psycho-corporelles…) s’ouvrent à certaines professions paramédicales, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes et psychologues cliniciens. Ces professions, dans le cadre de la formation continue, peuvent s’adresser à des organismes privés pour des formations en massage shiatsu, thérapie chinoise, ostéopathie, sophrologie, relaxation… Enfin, de nombreuses écoles privées et associations proposent des formations « tout public » ne se soldant par aucun diplôme.

Le Centre intégré de médecine chinoise

→ Le Centre intégré de médecine chinoise, en plein cœur de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, a été inauguré en 2011. L’idée avait été lancée en 2007, année des accords signés entre le ministère des affaires étrangères et la République populaire de Chine pour développer les échanges. Dans le cadre de la réflexion de l’AP-HP, il a pour mission de coordonner les activités de soins et de recherche en médecine chinoise. Les chercheurs français et chinois se consacrent exclusivement à l’étude de la médecine traditionnelle chinoise, dont les cinq piliers sont : l’acupuncture, le massage, la pharmacopée, la diététique et le qi gong. « Nous ne cherchons pas à imposer cette médecine comme une alternative au traitement habituel, mais à évaluer son efficacité et à garantir la qualité des soins. Elle restera complémentaire », affirme le néphrologue Alain Baumelou, directeur du centre.

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