CE QUE LES PARENTS ATTENDENT DES SOIGNANTES - L'Infirmière Magazine n° 320 du 01/04/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 320 du 01/04/2013

 

PRÉMATURITÉ

ACTUALITÉ

Une étude qualitative souligne l’importance du rôle des infirmières dans l’établissement du lien entre parents et nouveau-nés prématurés.

Chaque année, 60 000 enfants naissent prématurément, c’est-à-dire avant le huitième mois de grossesse. Des circonstances difficiles qui fragilisent la construction du lien parents/nouveau-nés, fondamental pour le développement futur des enfants. Les soignantes ont donc un rôle important à jouer. Pour en déterminer les spécificités, la fondation PremUp (1), réseau de recherche et de soins en périnatalité, a mené une étude infirmière dans les centres de réanimation néonatale de trois hôpitaux : Robert-Debré, Cochin-Port-Royal (AP-HP) et l’intercommunal de Créteil. Le groupe de travail, composé de quatre puéricultrices, a rédigé un questionnaire. Au total, 60 parents d’enfants prématurés ont été interrogés, en 2010, par une psychologue indépendante. Pères et mères ont été vus séparément. Les résultats de cette étude qualitative ont été publiés début février dans la revue BMC Pediatrics (2) et présentés à Paris mi-mars.

Connaissance de l’enfant

Principal enseignement : pour établir une relation de confiance et restaurer la sérénité qui peut leur faire défaut, les parents attendent des soignantes un « savoir-être » : écoute, empathie, dialogue, bienveillance, etc. L’arrivée dans le service, si elle n’est pas accompagnée par une professionnelle, se révèle impressionnante (bruit, appareils, nombre de nouveau-nés, etc.) Les parents apprécient que les infirmières effectuent des soins en leur présence, qu’elles les éduquent dans la (re) connaissance de leur enfant en donnant des informations sur son comportement et sa personnalité, sur la manière de le calmer, de le « cocooner ». « Pour créer le lien, le contact physique avec l’enfant, le peau à peau, les bisous sont très importants », témoigne Sonia Guillaume, puéricultrice à l’hôpital Debré.

Autre constat : l’allaitement est mieux vécu si une personne référente est présente dans le service. « Les réponses, qui ont été presque identiques dans les trois établissements, montrent que les parents sont très dépendants des équipes, ajoute Sonia Guillaume. Ils réclament des informations claires, accessibles, et surtout pas contradictoires de la part des différents intervenants. »

À l’issue de la recherche, des affiches de sensibilisation à l’im­portance de ce lien tissé avec le nouveau-né ont été réalisées par des illustrateurs. Elles sont à disposition des services de néonatologie de PremUp.

1 - www.premup.org

2 - « Parents’ expectations of staff in the early bonding process with their premature babies in the intensive care setting: a qualitative multicenter study with 60 parents », Sonia Guillaume et al., BMC pediatrics, volume 13.