UN BIEN TRISTE BILAN - L'Infirmière Magazine n° 319 du 15/03/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 319 du 15/03/2013

 

VIOLENCES ENVERS LES FEMMES

DOSSIER

Longtemps taboues, les violences faites aux femmes font aujourd’hui l’objet de plans de lutte gouvernementaux. En 2010, elles ont été décrétées grande cause nationale. Mais le chemin vers une prise en charge adéquate des victimes est encore long. Quant à celui pour lutter à la racine du mal…

Douai, cour d’assises, 23 mars 2012. Alexandra Lange comparaît pour le meurtre de son mari. Depuis des années, cette femme de 32 ans subissait les assauts violents répétés du père de ses quatre enfants. Après une plaidoirie de plus d’une heure de l’avocat général, elle est acquittée. Une première. L’année dernière, en France, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. 24 hommes, également, sont décédés. Parmi eux, 50 %, comme le conjoint d’Alexandra, étaient des auteurs de violences.

Les violences faites aux femmes sont très diverses. Et, ce n’est pas dans la rue qu’elles y sont le plus exposées, mais dans le huis clos familial. Depuis 2006, la délégation aux victimes mène pour le ministère de l’Intérieur un recensement sur les morts violentes au sein du couple. La dernière enquête spécifique, l’Enveff (enquête nationale sur les violences envers les femmes en France), datant de 2001, sa réactualisation est un des objectifs de la toute nouvelle Miprof (mission interministérielle pour la protection des femmes). L’Enveff a suivi 6 970 femmes de 20 à 59 ans. Voici quelques résultats donnant une idée précise du tableau des violences conjugales : dans les douze mois précédant l’enquête, 10 % des femmes en ont été victimes. Elles ont majoritairement gardé le silence (deux femmes sur trois en ont parlé pour la première fois lors de l’enquête), les femmes les plus jeunes (20-24 ans) les subissant davantage. L’ensemble des violences conjugales se décompose ainsi : 4,3 % de violences verbales (insultes, menaces, chantages) ; 37 % de violences psychologiques (contrôle, domination, dénigrement, mépris) ; 2,5 % de violences physiques (coups, brutalités, gifles, tentatives d’homicide) ; 0,9 % de violences sexuelles (agissements sexuels imposés, viols).

« Céder n’est pas consentir »(1)

À ces violences conjugales s’ajoutent les viols. Au travail, qui est fréquemment, aussi, le théâtre de comportements de harcèlement moral et sexuel, dans l’espace public. Selon l’enquête de l’Insee « Cadre de vie et sécurité », de 2008, plus de 198 000 femmes entre 18 et 59 ans subissent un viol ou une tentative de viol chaque année. 10 % seulement osent porter plainte.

« Le viol dans la rue avec un couteau, c’est la grande terreur », expose Marie-France Casalis, vice-présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV). « Or, moins de 1 % des viols sont commis dans l’espace public, et 80 % sont l’œuvre de proches… » Des proches, voire des très proches. Une situation souvent beaucoup plus difficile à dénoncer. Dur à reconnaître, le viol conjugal n’en est pas moins une réalité. Marie-France Casalis se souvient des débuts du CFCV et du lancement, en 1986, du numéro vert destiné aux victimes : « J’ai changé de planète ! Ce n’était pas du tout le public qu’on attendait, mais des appels de femmes de 50, 60, 70, voire 80 ans, qui racontaient dix ans de viols intrafamiliaux ! Au début, le viol conjugal, c’était environ 5 % des appels. Aujourd’hui, sur 7 000 à 8 000 appels par an, 15 % concernent le viol conjugal. » Que dire, enfin, de toutes ces violences auxquelles on pense moins ? Mariage forcé, prostitution, mutilations sexuelles… En matière de prostitution, la France a aujourd’hui une position abolitionniste. Guy Geoffroy (UMP), corédacteur d’un projet de résolution avec Danielle Bousquet (PS), le répète : « Non, la prostitution n’est pas le plus vieux métier du monde. Il faut désormais l’envisager sous l’angle des violences faites aux femmes. » Des pratiques violentes telles que le mariage forcé ou les mutilations sexuelles, bien qu’interdites, persistent. Celle qui s’oppose à une union forcée risque « au minimum, des pressions psychologiques, des coups, voire, dans des cas extrêmes, une tentative de meurtre », expose Christine-Sarah Jama, directrice de l’association Voix de femmes.

Conséquences sur la santé

Toutes ces violences constituent un grave problème de santé publique. Selon le programme européen Daphné, le coût global s’élève à 2,5 milliards d’euros : soins de santé, services de police et de justice, aides sociales, coûts des pertes de production dues aux décès, aux incarcérations et à l’absentéisme. La riche littérature scientifique atteste des conséquences sanitaires. En 2001, le rapport du professeur Roger Henrion, gynécologue obstétricien, jette un pavé dans la mare. Outre les conséquences physiques, les séquelles psychiques sont énormes. Car, quel que soit le registre de la violence, les attaques visent à détruire l’identité de la personne, par plusieurs moyens : « Dénigrement, humiliation, atteinte à la dignité, agissements dégradants… », énumère la psychiatre Marie-France Hirigoyen, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. La liste des troubles qui en découlent est considérable : émotionnels (colère, honte, sentiment de culpabilité, d’impuissance, anxiété…) ; psychosomatiques (troubles digestifs, lombalgies chroniques, céphalées, asthénie, tachycardie et palpitations…) ; du sommeil ; de l’alimentation ; cognitifs (difficulté de concentration et d’attention) Quelque 50 % des femmes hospitalisées en psychiatrie ont été victimes de violences conjugales. La psychiatre et psycho-traumatologue Muriel Salmona, directrice de l’antenne 92 de l’institut de victimologie, le dit tout net : « Vu l’impact des violences, si l’État ne fait rien, c’est plus grave que de ne pas dépister le cholestérol. L’État doit garantir l’intégrité physique des personnes et la prise en charge des victimes. » Et de rapporter le cas d’une victime, en Auvergne, qui a porté plainte contre l’hôpital pour retard de diagnostic. « Elle a été violée à de multiples reprises et on l’a traitée comme une psychotique, avec forte médicalisation… »

Les mécanismes

« Il faut distinguer le conflit de la violence. Dans un conflit, même véhément, il y a une symétrie ; chacun peut se défendre et argumenter. Dans la violence, l’un prend le pouvoir sur l’autre qui n’a pas les moyens de répliquer », explique Marie-France Hirigoyen. « C’est un dys­fonctionnement conjugal qui résulte d’une volonté de façonner l’autre pour mieux asseoir son pouvoir. Le fonctionnement du « pervers narcissique », en insécurité vis-à-vis de lui-même. » Peu à peu, il va placer l’autre sous son emprise. Maria (le prénom a été modifié), raconte : « Monsieur était d’une jalousie excessive. Il fallait n’être que nous deux, que je me coupe de ma famille, de mes amis. Sinon, c’était des violences psychologiques, des insultes. Au début du mariage, on est amoureux, on se dit « il va changer, il va apprendre à me connaître »… D’autant qu’il y avait des périodes où tout allait bien : quand je lui obéissais. » Le mariage a duré quatorze ans. Autant d’années pendant lesquelles Maria a subi les fameuses quatre phases : la phase latente, le début de l’énervement (l’installation de la violence), la demande de pardon, la « lune de miel ». Et a subi la stratégie de l’agresseur : verrouiller le secret, en recrutant des alliés, en usant du mensonge et du chantage, pour garantir son impunité.

Prise en charge

Une impunité difficile à contrer. La première étape est le dépôt de plainte. Ensuite, les urgences médico–judiciaires (UMJ) reçoivent les victimes, uniquement sur réquisition judiciaire. «  L’urgence, c’est d’abord les soins : blessures, prescription de la pilule du lendemain et d’un traitement de trithérapie en cas de viol… », explique Patricia Vasseur, infirmière des UMJ de l’Hôtel-Dieu, à Paris. La patiente passe ensuite un examen médical effectué en binôme médecin/infirmière, puis un autre, avec le psychiatre, qui va décrire le retentissement psychologique des violences. Le but est d’établir un rapport précis transmis à l’autorité judiciaire : elle déterminera la durée d’une éventuelle ITT (interruption de travail temporaire), qui ne ­s’applique pas à la sphère professionnelle, mais liste tous les gestes de la vie quotidienne entravés du fait des violences. La durée de l’ITT orientera les poursuites judiciaires.

Infirmière depuis vingt-cinq ans, titulaire d’un DU de victimologie, Patricia Vasseur voit de plus en plus de jeunes filles s’alcoolisant énormément. « Elles se réveillent le lendemain matin, elles voient des traces d’un probable acte sexuel mais n’en ont aucun souvenir. Elles se demandent si elles ont été droguées, violées, explique-t-elle. Elles sont dans une souffrance terrible, et culpabilisées par l’entourage : « C’est de ta faute, tu n’es qu’une alcoolique… » Alors que cela reste une agression sexuelle sur une personne vulnérable ! »

Avec ces jeunes femmes, la psychologue des UMJ, Marie-Claude Dolléans, va travailler sur le long terme. Ancienne infirmière, elle voit des patients très divers. « C’est une nécessité pour se protéger, au risque de connaître une usure compassionnelle », explique-t-elle. Avec les jeunes femmes qu’évoque Mme Vasseur, elles vont « s’interroger sur les raisons de cette prise de risque, et mettre en place une autopréservation ». Même démarche chez les victimes de violences conjugales : « J’entends très souvent : « Je n’ai pas de chance, le premier était déjà violent. » Là aussi, une fois sortie du statut de victime, elles vont pouvoir s’interroger sur la répétition de ce schéma et avancer dans la thérapie. » Les victimes de violences conjugales ? « En escalade », confirme Patricia Vasseur. Elle raconte : « Une femme avec trois enfants, qui allaite encore le dernier, a des traces de coups sur le bas du visage. Cette espèce de sale type l’a frappée parce qu’elle faisait trop de bruit en mangeant ses céréales. Mais elle ne veut pas qu’il soit interpellé, car elle dit qu’elle n’a que lui. Cette femme a probablement ensuite retiré sa plainte, mais c’était un premier pas. Chaque pas est important, même si on a l’impression que ça n’avance pas. » Un pas important, et un temps privilégié auprès d’une équipe médicale spécifiquement formée. C’est loin d’être le cas dans tout le monde médical. «  Moins on est formé, moins on a les outils pour répondre », rappelle Mme Vasseur.

Former, dépister, prévenir

De nombreuses associations de lutte contre les violences proposent des formations, comme L’Escale, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), dont la directrice, Françoise Brié, est une ancienne sage-femme. Une ligne téléphonique d’écoute, deux foyers d’hébergement. Des psychologues, éducatrices, juristes, assistantes sociales, reçoivent au siège 350 à 400 femmes. « Ici, elles peuvent mettre des mots sur ce qu’elles vivent, trouver des ressources, élaborer des stratégies de défense. Comprendre l’emprise dont elles sont victimes », explique Françoise Brié. L’Escale travaille en collaboration étroite avec le réseau périnatal des Hauts-de-Seine Nord. La grossesse, moment où la femme est plus vulnérable, peut réactiver des violences de la part du conjoint. Les victimes subissant des grossesses non désirées sont davantage sujettes aux IVG, aux fausses couches, à la mort fœtale in utero, à des lésions fœtales… Depuis juin dernier, une assistante sociale de l’association tient une permanence à la maternité de l’hôpital Louis-Mourier de Colombes. « Chaque semaine, l’équipe médicale évoque les situations à risques psychosociaux et peut orienter des femmes vers nous. Le but est de mieux détecter les violences, d’aider à mieux travailler en équipe. » L’Escale dispense aussi des formations dans les hôpitaux, les centres municipaux de santé, pour apprendre aux soignants le phénomène d’emprise, comment rédiger un certificat médical, comment faire face aux auteurs des violences…

« Taux d’aspiration au bonheur ! »

Parfois, les signes des violences sont très visibles : marques de coup, anxiété, tentative de suicide… D’autres symptômes sont aussi susceptibles de donner l’alerte : arrêts de travail à répétition, anorexie, troubles du sommeil. Mais, parfois, les signes sont très difficiles à détecter, particulièrement dans le cas d’un état complexe de stress post-traumatique : la femme va revivre l’irruption dans le présent d’événements traumatiques subis antérieurement et qui se manifestent par des cauchemars, des flash-backs, des pensées intrusives. Pour sa propre survie, elle va développer des techniques d’évitement, une hypervigilance, et des troubles dissociatifs tels qu’une déréalisation, une dépersonnalisation…(2) « Les femmes le brisent, le silence, mais d’une façon qu’on ne sait pas lire », résume Marie-France Casalis. « Il existe des questionnaires très précis pour mesurer l’échelle du trauma, qu’il faut mettre entre les mains des professionnels de la santé. » Autre rôle des soignants auprès des femmes : « Augmenter leur TAB, leur taux d’aspiration au bonheur ! J’entends tellement de femmes qui se sont habituées à ce que leur vie soit une succession d’horreurs. »

Les médecins généralistes et les réseaux

Depuis 2004, Gilles Lazimi, médecin généraliste au Centre municipal de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis), pratique le dépistage systématique des violences, en demandant à ses patientes si, au cours de leur vie, elles ont été victimes de : violences verbales, propos sexistes, menaces, violences physiques, attouchements, viols, rapports forcés… Il n’a eu aucun mal à recueillir les réponses. Mais, pour un médecin concerné, combien sont désinvestis de cette problématique ? La Seine-Saint-Denis, où il exerce, fait figure de département modèle, avec un solide réseau santé-police-justice, et autour d’Ernestine Ronai, qui a dirigé l’unique observatoire départemental des violences envers les femmes en France. Muriel Salmona, impliquée dans la Miprof à ses côtés, rêve d’atteindre « l’objectif d’au moins une consultation violence dans chaque département ». On en est loin, mais « on sent une ébullition », dit-elle, indiquant l’existence du réseau Prévios, en Midi-Pyrénées, un réseau de santé mentale près de Sens (Yonne), qui veut développer un volet « violence », des gynécologues et des sages-femmes mobilisés à Moulins (Allier)…

Réponse policière et judiciaire

Côté police, la prise en charge s’améliore, à travers, notamment, des « référents violences ». Le témoignage de Maria plaide pour cette formation : « Je n’étais pas prête à porter plainte, la policière voulait me convaincre. Mais une femme qui a été violentée n’a plus d’estime de soi. Elle culpabilise. Le jour où j’ai été prête, je n’avais pas de traces de coup visibles, on n’a pas voulu prendre ma plainte. On m’a dit qu’il fallait aller à la médecine légale pour établir un constat médical et psychologique. Là encore, je ne me suis pas sentie capable d’y aller tout de suite. Quand j’ai voulu, la policière m’a dit que c’était trop tard ! C’est un tort de ma part de ne pas y être allée tout de suite. Il faut des référents pour mieux informer les femmes… » Aux urgences de l’Hôtel-Dieu, la psychologue Marie-Claude Dolléans énumère les difficultés des policiers : « Ils sont très déstabilisés par l’ambivalence d’une femme, par le fait qu’elle reste. Elle dit : « Il m’a frappé, mais sinon il est très gentil ! » Il faut bien leur expliquer le mécanisme de la violence conjugale. Ils sont aussi déroutés par une victime de viol qui va se présenter de façon très calme, très propre, apparemment peu traumatisée. Cela s’explique aussi. Dans un contexte comme le viol, où tout échappe à la victime, la maîtrise de soi, l’image qu’on donne aux autres peuvent être les seules choses qui restent. »

1- Célèbre formule de l’anthropologue féministe Nicole-Claude Mathieu, connue pour ses travaux sur le genre

2 – Voir à ce sujet les travaux de la victimologue Muriel Salmona : www.memoiretraumatique.org/memoire-traumatique-et-violences/violences-conjugales.html

À CONSULTER

→ Fédération nationale solidarité femmes

Regroupe 65 associations de lutte contre les violences et gère le 39 19, numéro d’appel anonyme et gratuit. www.-solidaritefemmes.org/

→ CFCV – Collectif féministe contre le viol www.cfcv.asso.fr/ N° vert : 0800 05 95 95.

→ L’Escale, informations, conseils aux professionnels www.lescale.asso.fr/

→ www.violences.fr. site consacré aux violences conjugales et dédié aux professionnels de santé.

INFIRMIÈRE

AUPRÈS DES AUTEURS DE VIOLENCES SEXUELLES

Anne Médigue est infirmière au SMPR (Service médico-psychologique régional) de la maison d’arrêt d’Amiens, et référente au Criavs (Centre de ressource pour les inter­venants auprès des auteurs de violences sexuelles) de Picardie. Sous la tutelle des ARS (Agences régionales de santé), les 26 Criavs sont des structures de service public issues de la circulaire du 13 avril 2006 relative à la prise en charge des auteurs de violences sexuelles et à la création des centres de ressources interrégionaux. Ils contribuent à former les professionnels, participent à la recherche sur les auteurs de violences sexuelles, sont centres de documentation et de promotion des réseaux santé-justice.

Un choix réfléchi

Anne Médigue travaille auprès des détenus par choix. « Un choix mûrement réfléchi, confie-t-elle. L’agresseur sexuel a, en effet, cette faculté de nous plonger dans un état de sidération, d’autant que certains sont dans la jouissance de la description de l’acte. Il y a nécessairement une gymnastique à faire et des connaissances à mobiliser pour mettre de côté les dimensions de femme et de mère et me concentrer sur mon travail : penser le soin auprès de ces patients, les resituer en tant que personnes. »

Les soins

→ En concertation avec l’équipe médicale et psycho­logique, Anne Médigue propose des soins, et constate que « beaucoup sont en demande ». Lors de l’entretien infirmier, elle s’intéresse à leur histoire de vie, à leur rapport aux autres, à leur parcours pénal et judiciaire. « Je vais chercher ce qui a pu permettre le passage à l’acte, tout en veillant à ne rien interpréter, à rester au niveau du soin. Dans certaines situations, par exemple s’ils me parlent de rêves récurrents, je vais les orienter vers la psychologue. »

→ À travers des ateliers (vidéo-débat, relaxation…), les soignants travaillent sur la verbalisation, la reconnaissance des émotions, l’écoute de l’autre : « C’est fondamental, car la négation de l’autre est l’une des caractéristiques des auteurs de violences sexuelles. »

→ Les médicaments prescrits sont ceux utilisés en santé mentale. L’hormonothérapie, ou encore « castration chimique », « s’adresse à des personnes souffrant d’obsessions si envahissantes qu’elles empêchent d’avancer sur le plan thérapeutique. » Elle est soumise au consentement éclairé du patient et doit être obligatoirement associée à une psychothérapie. Ce traitement a des effets secondaires lourds mais réversibles.

BIBLIOGRAPHIE

→ L’intégralité du rapport Henrion, www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/014000292/0000.pdf

→ Marie-France Hirigoyen, Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple, Oh ! Éditions, 2005.

→ Maryse Jaspard, Les violences contre les femmes, La Découverte, collection Repères, 2005.

→ Collectif, sous la direction de Christine Ockrent, Le livre noir de la condition des femmes, XO Éditions, 2006.

→ Collectif, sous la direction de Ginette Francequin, Tu me fais peur quand tu cries, sortir des violences conjugales, Eres, 2010.

→ Erin Pizzey, Crie moins fort, les voisins vont t’entendre, Des Femmes, 1975.

→ Natacha Henry, Frapper n’est pas aimer, Denoël, 2010.

Que dit la loi ?

Elle considère les violences conjugales comme un délit, quelle que soit l’ITT pénale, et comme un crime en cas d’homicide, de viol, d’actes de torture ou de barbarie.

À retenir dans la loi du 9 juillet 2010 : l’ordonnance de protection des victimes, qui prévoit, dans l’urgence, l’éviction du partenaire violent du domicile commun ; le délit de violence psychologique, à rapprocher de l’article 222-33-2-1 du code civil : « Le fait de harceler son conjoint, son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou son concubin par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ont entraîné aucune incapacité de travail ; et de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende lorsqu’ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ; les situations de mariage forcé mieux prises en compte ; l’instauration de la surveillance électronique des auteurs de violences.