« LES ÉTUDIANTS SONT PANIQUÉS » - L'Infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012

 

RÉFORME LMD

ACTUALITÉ

De nombreux Ifsi refusent d’organiser des sessions de rattrapage exceptionnelles, pourtant demandées par une circulaire.

Alors que les premiers « licenciés » font leur entrée dans le monde du travail, certains de leurs camarades devront attendre un an. En mai dernier, la DGOS convoquait en urgence les représentants étudiants, Ifsi, hôpitaux et régions. Objectif : permettre aux étudiants n’ayant pas validé certaines matières des semestres 1 à 5 de passer des rattrapages exceptionnels, les autorisant ainsi à se présenter devant le second jury régional du DE. Un jury qui se tiendra entre octobre et décembre, normalement réservé à ceux qui n’ont pas validé leur semestre 6. Quant aux autres, ils doivent passer les épreuves des matières manquantes en compagnie des 1re, 2e ou 3e années, avant de pouvoir se présenter devant le jury de juillet 2013. Fin juin, une circulaire(1) vient corriger l’injustice. Mais de nombreux Ifsi refusent de l’appliquer, arguant d’une rupture de l’équité entre étudiants. « Chaque jour, nous recevons des dizaines d’appels et de mails d’étudiants paniqués. Ils se demandent ce qu’ils vont faire l’année prochaine », déplore Ève Guillaume, présidente de la Fnesi(2).

Manque de pratique

Mi-août, le syndicat a alerté sur la « situation psychologique et financière délicate » où se trouvent ces étudiants. « Certains avaient trouvé du travail. Ils devront attendre un an, se réinscrire, alors qu’ils n’ont parfois qu’une matière à repasser », souligne Ève Guillaume. Non diplômés, ils devront chercher des postes d’aide-soignant et risquent de manquer de pratique, prévient la présidente, qui a reçu le soutien de la directrice du Cefiec(3). « Elle a demandé aux adhérents d’appliquer la circulaire, la réussite des étudiants passant avant tout », rapporte Ève Guillaume. Le ministère, lui, ne s’est pas encore prononcé.

1– La question se pose de savoir si cette circulaire, qui interprète un texte antérieur, est impérative et s’impose aux Ifsi, ou non.

2– La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers.

3– Comité d’entente infirmières et cadres.