AP-HP, UN MUSEE « HORS LES MURS » - L'Infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012

 

PATRIMOINE

ACTUALITÉ

Suite à la mise en vente de l’hôtel de Miramion, le premier musée hospitalier de France a fermé ses portes en juillet. En attendant son transfert à l’Hôtel-Dieu, en 2016.

Une page d’histoire vient de se tourner à l’AP-HP. Le plus vieux musée hospitalier de France a fermé ses portes en juillet : l’hôtel de Miramion, siège historique de l’institution et du musée depuis sa création, en 1934, est en vente. Tableaux, sculptures, vêtements, faïences et autres matériels retraçant l’histoire, notamment religieuse, des hôpitaux parisiens, du Moyen Âge jusqu’en 1905, seront soigneusement mis en caisse et déménagés d’ici à la fin septembre. Les pièces seront ensuite stockées par une entreprise spécialisée, avant d’investir, en 2016, le « futur hôpital de santé universitaire » de l’Hôtel-Dieu. Une mise en réserve qui n’est pas du goût de l’Association des amis du musée de l’AP-HP (Adamap). Mis devant « le fait accompli », c’est par la presse qu’ils ont appris la nouvelle, quelques jours après la fermeture du musée. Opposés dès le départ à la vente du « cœur » de leur « maison », ils sont « en guerre », lance Jean-François Moreau, le président. Pétition(1), lobbying – Jean-François Moreau a rencontré, fin juin, Denis Kessler, conseiller culture de François Hollande – et, s’il le faut, manifestation devant l’hôtel particulier du XVIIe siècle, estimé à plus de 50 millions d’euros. Conscient qu’il sera difficile d’empêcher la vente, Jean-François Moreau aimerait que l’acheteur « permette au musée de rester sur place en attendant son transfert ».

Lieu symbolique

Car l’Adamap approuve le choix de l’Hôtel-Dieu. Dans ce lieu symbolique, à proximité de Notre-Dame et de ses millions de touristes, le musée aura davantage d’espace. Ses collections devraient s’enrichir de pièces des XXe et XXIe siècles, montrant l’évolution des techniques, des métiers et de l’institution. « Nous allons travailler avec la Drac(2) pour enregistrer les collections et préparer le meilleur aménagement possible », explique Stéphane Fériaut, directeur du développement à l’AP-HP. Le projet, auquel sera associé l’Adamap, affirme ce dernier, sera également présenté à des représentants du personnel, avant d’être confié à un architecte vers le mois de juin 2013. Stéphane Fériaut espère que ce « nouveau musée » atteindra les 50 000 visiteurs annuels, contre 20 000 actuellement. En attendant, le musée développera une « politique hors les murs », avec des expositions itinérantes dans les hôpitaux. La première, retraçant l’évolution du vêtement hospitalier, investira ce mois-ci(3) La Pitié Salpêtrière-Charles-Foix.

1– Disponible sur le site de l’Adamap, www.adamap.fr, elle a été signée, à ce jour, par plus de 5 300 personnes.

2– Direction régionale des affaires culturelles.

3– Du 14 au 20 septembre, hall de l’ampithéâtre Charcot. Entrée libre.