ALERTE À LA SURCHAUFFE À CHARLES-RICHET - L'Infirmière Magazine n° 305 du 15/07/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 305 du 15/07/2012

 

PÉRIODE ESTIVALE

ACTUALITÉ

Moins de remplacements, plus d’activité… Les soignants de l’hôpital gériatrique de Villiers-le-Bel s’inquiètent de leurs conditions de travail et pour la sécurité des soins.

Vendredi 22 juin, une cinquantaine de membres du personnel se sont réunis devant l’entrée de l’hôpital gériatrique Charles-Richet (AP-HP), à Villiers-le-Bel (Seine-Saint-Denis), pour alerter sur les problèmes d’effectifs qui s’annoncent avec l’été. « Le nombre de remplacements financés pour cet été a diminué, alors qu’on va nous demander, pour désengorger les urgences de Bichat ou de Beaujon – deux établissements de l’AP-HP – d’accueillir certains de leurs patients », lance Sylvie Lefelle, déléguée syndicale et secrétaire du CHSCT de l’hôpital. La situation s’est déjà présentée durant une quinzaine de jours, au printemps. « Nous avons dû accueillir des patients en provenance des urgences dans des lits de soins palliatifs, alors qu’ils ne relevaient pas de ce dispositif, note une aide-soignante. Nous ne sommes pas formées pour cela, ces patients ont besoin d’une surveillance accrue et de soins techniques qu’on ne peut prodiguer en SSR ou en long séjour. » « C’est déjà très difficile quand on est deux aides-soignantes et une infirmière pour 22 patients, de s’occuper des toilettes, des escarres, des pansements, du relationnel, renchérit une de ses collègues. Alors, ajouter à cela des patients qui peuvent être en décompensation… »

Alarmistes ?

D’après les chiffres communiqués aux élus CGT, 121 remplacements seulement seront financés cette année, contre 182 en 2011. Ce qui fait craindre à Sylvie Lefelle qu’au lieu de deux aides-soignantes et une infirmière pour 22 lits (une unité), l’établissement se retrouve cet été avec trois soignants pour 44 lits. « Les dirigeants de notre groupe nous trouvent alarmistes, poursuit la syndicaliste, mais, le week-end dernier déjà, nous avons eu des unités fonctionnant avec seulement 1,5 ? poste d’aide-soignante ! » Et, selon les élus CGT au CHSCT, des problèmes supplémentaires pourraient provenir de la difficulté à recruter des infirmières en interim durant la période estivale.

Ébranlée par les griefs du syndicat, la directrice des soins de l’établissement, Mme Lerouge, réaffirme son engagement à garantir les conditions de travail des soignants et la sécurité des patients. « Nous avons rencontré les cadres para-médicaux de Bichat et de Beaujon en prévision des modifications d’activité estivales, insiste-t-elle. Ils sont venus visiter nos services et se sont engagés à ne pas nous envoyer des personnes dont on ne pourrait assurer les soins ou la sécurité. » La directrice des soins, assure, par ailleurs, que le nombre de soignants par lit ne sera pas modifié. « Nous avons moins de remplacements cette année, c’est vrai, mais ils seront concentrés sur les services de soins. » Elle partage néanmoins l’inquiétude du personnel quant aux difficultés à pourvoir les postes vacants via l’interim, cet été.