TÉMOIGNAGES - L'Infirmière Magazine n° 300 du 01/05/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 300 du 01/05/2012

 

TÉMOIGNAGES

Jeanne Bertier, 25 ans, infirmière globe-trotteuse

Mon meilleur souvenir professionnel, c’est un stage au Bénin dans un hôpital de brousse pour les plus pauvres, tenu par des religieux. J’y ai vu une grande solidarité des proches, qui tenaient chacun leur tour le rôle d’aide-soignant auprès des malades. Ma pire expérience a été ma première garde de Noël en tant qu’intérimaire, alors que j’étais jeune diplômée, dans un service de cancérologie à Aix-en-Provence. J’ai dû tout gérer seule, j’étais débordée.

Annette Nyons, 50 ans,infirmière en maison de retraite

J’étais aide-soignante, et je suis entrée à l’école d’infirmières grâce à la VAE. Alors, mon plus beau souvenir, c’est d’avoir eu mon diplôme ! Ce qui m’a laissé beaucoup d’amertune dans ma carrière, c’est la canicule de 2003. Je me suis retrouvée seule à gérer 240 lits, dans un secteur où je n’étais pas référente. Il faisait 40°C, c’était physiquement très dur ; j’ai même des collègues qui en ont pleuré ! Et on m’a embêtée avec des histoires de rangement de médicaments…

Nathalie Cotelle, 40 ans, infirmière de nuit dans un service de médecine

Mes bons souvenirs sont tous liés à la reconnaissance des familles et au travail d’équipe. Mais, il y a un événement qui m’a marquée. Il y a deux ans, une nuit, une patiente est tombée de la fenêtre du 3e étage. Une enquête de police a eu lieu mais on n’a jamais vraiment su si c’était un suicide. J’ai encore la vision de cette dame par terre. On se pose beaucoup de questions, du type « et si j’étais passée plus tôt ? ».

Aurélien Lopez, 24 ans, infirmier au CHU de Clermont-Ferrand

Lors d’un stage en psychiatrie, un patient fait un arrêt cardio-respiratoire. Toutes les barrières sont tombées : plus d’étudiant, d’aide-soignant, d’infirmière ou de médecin. On a réussi à le « ramener » tous ensemble ; c’est un de mes meilleurs souvenirs. Le pire, c’est quand, en première année, au cours d’un stage, j’ai été pris à partie par une infirmière pas du tout pédagogue. Parce que j’étais un garçon ?

Annabelle Carré, 24 ans, infirmière en hôpital militaire

Ma pire expérience, c’est dans un service de réanimation. Un médecin m’a demandé d’enlever une sonde gastrique mais, devant le chirurgien, il m’a pointée du doigt. Mon meilleur souvenir, c’est quand, un 1er janvier, 15 jours après mon diplôme, avec le médecin, on a réussi à réanimer un patient en arrêt respiratoire.