Ordre et désordres - L'Infirmière Magazine n° 294 du 01/02/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 294 du 01/02/2012

 

ÉDITORIAL

HÉLÈNE TRAPPO  

Il ne vous a sans doute pas échappé que le feuilleton kafkaïen dont l’Oni est le principal personnage nourrit avec régularité nos colonnes et nos pages Internet ces derniers temps. Certains diront peut-être : beaucoup de bruit pour rien ! Mais comment passer sous silence l’histoire d’une instance si mal partie, censée représenter l’ensemble de la profession et investie de missions d’importance. Ne doit-elle pas bientôt contrôler le respect de l’obligation de formation continue de tous les infirmiers ? Au cœur de cette tempête, gardons la distance nécessaire pour répondre à vos interrogations. C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous vous proposons de faire le point avec une juriste sur l’inscription à l’Ordre et le paiement de la cotisation (voir p. 9). Vous êtes nombreuses, en effet, à nous questionner à ce sujet, ne sachant quelle conduite adopter face aux injonctions de payer émanant de l’Oni. Il y a au moins une réalité objective : nul ne peut se soustraire à la loi. Or, la loi oblige bien les infirmières à s’inscrire à l’Ordre sous peine d’être accusées d’exercice illégal. Reste que le législateur s’est arrêté à mi-chemin en ne publiant pas les décrets censés préciser ses modalités d’application, ce qui n’encourage guère à asseoir l’autorité de l’institution et entretient le flou sur les règles de fonctionnement. Ajoutez à cela le discrédit qui s’abat aujourd’hui sur l’Oni, venant de tous côtés, y compris de la part de ceux qui souhaitaient sa création, et vous comprendrez que certaines infirmières prennent, après tout, le risque de se soustraire à la loi. Elles ne sont d’ailleurs pas les seules en mal de repères vis-à-vis d’un ordre professionnel. Les kinés pourraient leur en dire deux mots…