CONTRE LE TABAGISME DES PLUS JEUNES - L'Infirmière Magazine n° 291 du 15/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 291 du 15/12/2011

 

BELGIQUE-FRANCE

ACTUALITÉ

Dans le cadre d’un programme transfrontalier de prévention des maladies cardio-vasculaires, Belges et Français ont élaboré un programme original d’intervention dans les collèges.

L’idée n’est pas révolutionnaire en soi : organiser auprès des collégiens des animations de prévention autour du tabagisme est assez courant. Mais la démarche a ceci d’original qu’elle vise à former des personnes relais dans la sphère scolaire. Le programme Icapros est une action transfrontalière, financée par des fonds européens, conçue par une équipe de huit personnes : un médecin tabacologue du centre hospitalier belge Mont-Godinne, Laurence Galanti, des infirmières tabacologues françaises et belges, et des professionnels de la promotion de la santé.

Icapros concerne, côté français, la Marne et les Ardennes, et, côté belge, les provinces de Namur et de Luxembourg. Pourquoi avoir misé sur la formation de personnes relais ? « L’objectif est de pérenniser l’action dans le temps pour faire en sorte qu’elle perdure après l’arrêt du programme européen, fin 2013, explique Laurence Galanti. Le fait de passer la main à ces personnes, des volontaires que l’on a préalablement formés, est une façon de suppléer au manque de personnel de soins dans les établissements scolaires. Les infirmières scolaires ne sont pas assez nombreuses pour avoir le temps de faire de la prévention et en particulier autour du tabagisme. » Un site Internet interactif va d’ailleurs bientôt être mis en place pour permettre aux personnes relais de poser des questions sur un forum et d’accéder aux supports pédagogiques conçus conjointement par l’équipe d’Icapros et des jeunes collégiens.

« Quartiers sensibles »

Lancé en 2009, Icapros a, pour le moment, touché six établissements (trois belges et trois français), soit 1 200 collégiens. Tous sont situés en zone d’éducation prioritaire (ZEP): « Un choix délibéré, précise Laurence Galanti. D’une part, parce que l’on sait que dans les milieux socio-économiques modestes, les jeunes fument davantage, mais aussi parce que l’on souhaite toucher une population qui n’a pas l’habitude d’être visée par des programmes d’éducation à la santé. »

1– Icapros : Instance de coordination des actions pour la promotion de la santé franco-belge.