UN MASTER, MAIS LEQUEL ? - L'Infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011

 

PARTENAIRES DE SOINS

ACTUALITÉ

Les kinés, heureux, et les orthophonistes, inquiets, abordent la refonte de leur formation.

Le master, ils l’attendaient tous. Mais si les dernières propositions ministérielles en la matière ont réjoui les kinés, elles ont provoqué les huées des orthophonistes. Le 28 octobre dernier, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont annoncé la rénovation de la formation initiale des deux professions, assortie de sa reconnaissance au niveau master 1, tandis qu’une réflexion est lancée pour déterminer le contenu d’une année de master 2.

Côté kinésithérapeutes, la satisfaction est unanime, et l’obtention du grade master saluée comme une victoire. élement clé du projet, la généralisation prévue d’une première année de préparation et de sélection universitaire « nous réjouit tout particulièrement, car elle met fin à l’hétérogénéité actuelle des modes de sélection », souligne le président de la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie, Julien Grouès.

À deux vitesses

Les orthophonistes sont, eux, vent debout contre le projet ministériel. Octroyer un master 1 à l’issue de la formation initiale, et prévoir la création d’un métier d’« orthophoniste-praticien » accessible par une éventuelle poursuite d’études en master 2, c’est « inventer l’orthophonie à deux niveaux », s’insurge l’ensemble de la profession.

Vice-président de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), Philippe Pénigault le dit : « D’une part, le M1 ne correspond à aucune certification européenne (le master est un M2) et ne donne pas accès à la recherche. D’autre part, le métier d’orthophoniste-praticien dont on nous parle correspond en fait en tout point au métier tel que nous l’exerçons déjà. » Ce « métier d’orthophoniste-praticien » pourrait en effet, selon le projet mi­nistériel, être associé à des interventions spécifiques en ORL et en neurologie – suivi des personnes atteintes d’Alzheimer, des victimes d’AVC, rééducation des surdités de l’enfant ou des troubles de la déglutition… « Ce que font déjà les orthophonistes aujourd’hui ! », commente le vice-présidente de la FNO. Les orthophonistes seront-ils entendus ? Le ministère de la Santé aurait rappelé la présidente de la FNO. Affaire à suivre.

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Version complète de cet article sur notre site, en date du 04/11/11.