LA MUNICIPALITÉ INVESTIT LA SANTÉ - L'Infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011

 

ANGERS

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… VILLES

La cité angevine a affrété un camion pour aller à la rencontre de la population. À son bord, un animateur et un infirmier.

Un petit camion jaune vif traverse la Roseraie, quartier populaire d’Angers, avant de stationner dans un jardin public, à l’ombre des immeubles. Au volant, Sébastien Godard, animateur à la direction santé publique de la ville. Infirmier au sein du même service, Arnaud Bellotte l’accompagne. En quelques minutes, l’ancien camion frigorifique se mue en espace d’accueil : une paroi latérale s’ouvre, un auvent est tiré et des chaises sont placées autour d’une petite table. Voilà la « Caisse à santé » prête à recevoir les habitants. Le projet créé au printemps 2011 était en période de rodage tout l’été, pour démarrer à la rentrée.

Aujourd’hui, ce sont les enfants d’un centre de loisirs qui participent. « Nous sommes déjà venus dans ce quartier, précise Arnaud Bellotte, ce sont eux qui ont choisi le thème du jour : la nutrition. » Le duo prépare le matériel, un kit « dînette », des aliments factices… La démonstration commence. Sébastien Godard explique les familles d’aliments, leurs qualités nutritives, l’importance de manger équilibré, etc. Les enfants écoutent attentivement. Les informations sont transmises sous forme de jeux. À entendre les réponses, l’on se rend compte que l’atelier n’a rien d’inutile…

« Projet politique »

Cette initiative a été mise en place par la municipalité angevine. « Cela émane d’un projet politique, affirme Rose-Marie Véron, adjointe au maire, en charge de l’action sociale et de la santé. Nous sommes l’une des rares municipalités de France à avoir un élu en charge de la direction Santé publique. » La prévention occupe une place importante au sein de ce service. L’idée était d’œuvrer au plus près des habitants. D’où l’utilisation d’un véhicule repérable grâce à sa couleur, au graphisme qui le recouvre, et à son nom inscrit sur le toit, visible du haut des immeubles.

Arnaud Bellotte a rejoint le service après de nombreuses années d’exercice dans des établissements hospitaliers. Il est le référent santé du tandem qu’il forme avec l’animateur : « Sébastien cherche les outils de communication, pendant que je donne des informations plus concrètes, des conseils… »

Instaurer la confiance

L’initiative n’en est qu’à ses balbutiements. La Caisse à santé se rend dans tous les quartiers d’Angers, après planification d’un rendez-vous, afin d’instaurer un climat de confiance et de fidéliser les usagers. L’action concerne aussi les adultes. « Tous les thèmes de la santé peuvent être traités », reprend Arnaud Bellotte, qu’il s’agisse d’« animations sur les addictions, l’audition, l’hygiène bucco-dentaire ou les maladies cardio-vasculaires… mais toujours de manière ludique ».

Ce service public de prévention en santé est également mis à disposition des associations angevines souhaitant mener des projets autour de la santé.

QUESTIONS À

« Du travail de prévention »

ARNAUD BELLOTTE INFIRMIER

L’I. M. : Quel est votre parcours ?

A. B. : Diplômé en 1996, j’ai commencé dans une clinique avant de rejoindre le CHU d’Angers en 2000, au département anesthésie-réanimation, puis au service orthopédie. J’ai rejoint la Direction santé publique d’Angers en 2004.

L’I. M. : Pourquoi avoir choisi ce poste ?

A. B. : C’est un choix motivé au regard des personnes admises à l’hôpital.

Entre les accidents domestiques et les pratiques à risques, je me suis dit qu’il y avait sans doute du travail de prévention à faire. Donc un poste qui convient à mes objectifs.

L’I. M. : Votre mission au quotidien ?

A. B. : En dehors de la Caisse à santé, nous avons une mission auprès des écoles, nous nous occupons des vaccinations et mettons à jour les pharmacies scolaires.

Nous intervenons dans les établissements, par exemple pour évoquer l’hygiène bucco-dentaire. Parfois je suis aussi assisté d’une diététicienne.

PROPOS RECUEILLIS PAR J.-M. D.