Un air de changement ?

Alors que les résultats des primaires socialistes s’affinent, à l’heure où nous bouclons le magazine, François Hollande, « l’homme du changement », est, sans surprise, en tête de liste avec 39 % des votes. Plus surprenant est le nombre de personnes qui ont fait la démarche de se déplacer ce 9 octobre 2011 pour départager les candidats socialistes. Deux millions et demi de personnes, c’est plus du double de ce qui était escompté. Certains bureaux de vote ont été dépassés par les événements, des bulletins ont dû être réimprimés au dernier moment. Signe que les Français sont en quête de changement.

Force est de constater que, dans les débats des primaires, la santé passe après l’économie, la finance, la sécurité, les retraites, l’école. Enfin, les candidats du parti socialiste souhaiteraient revenir sur la loi Bachelot, car, selon eux, on peut « bien gérer l’hôpital sans pour autant le démanteler » (Arnaud de Montebourg, débat télévisé du 5 octobre). Faut-il aller vers une refonte de l’hôpital public et une réforme de la T2A, comme le suggère François Hollande ? Les ARS seront-elles remises en cause si la gauche passe en 2012 ? Si la question de la désertification médicale a occupé une grande partie du débat, les infirmières n’ont pas du tout été évoquées. Pas un mot sur la pénurie infirmière aggravée par la réforme des retraites(1). Pas de solutions ni de propositions avancées pour un métier qui ne préoccupe visiblement pas beaucoup les candidats socialistes. Silence sur les conditions de travail des soignants et leurs salaires. Même si l’on sait que les promesses électorales ne sont pas toujours tenues, on rêvait d’entendre parler de revalorisation d’un métier si largement reconnu par l’ensemble des Français. Les nouvelles coopérations entre les professionnels de santé(2), dans lesquelles les infirmières réalisent certains actes médicaux, seront-elles synonymes de revalorisation salariale ? Rien n’est moins sûr. Alors, si changement il y avait, irait-il enfin dans le sens des infirmières ?